La groseille. Si petite, si acidulée, si appétissante. Elle se glisse avec élégance dans les desserts, se faufile dans les sirops d’enfance et s’impose en silence dans les rayons bio des grandes surfaces. Mais derrière sa peau translucide et son image de fruit de grand-mère, la groseille mérite que l’on s’attarde, avec nuance, sur ce qu’elle apporte et ce qu’elle pourrait retirer.
Il est indéniable que cette baie rouge (ou blanche, parfois noire) regorge de vertus. Elle est riche en vitamine C, en antioxydants, en fibres. Elle stimule le système immunitaire, favorise le transit intestinal et contribue à la lutte contre le vieillissement cellulaire.
Certains naturopathes lui prêtent même des vertus dépuratives, soutenant la fonction hépatique et rénale. En période estivale, elle est la promesse d’une fraîcheur piquante qui réveille les papilles et fait oublier les excès caloriques des autres douceurs sucrées.
Mais, comme souvent, les bienfaits sont le premier versant d’une médaille que l’on ne peut honnêtement retourner sans scruter l’envers. Car la groseille, malgré sa bonne presse, n’est pas exempte de méfaits. Son acidité naturelle peut être problématique pour les personnes souffrant de troubles digestifs ou de reflux gastro-œsophagien. Elle peut irriter les muqueuses, surtout lorsqu’elle est consommée en excès ou à jeun. Sa richesse en oxalates pose également question : ces composés, s’ils sont absorbés en grande quantité, peuvent favoriser la formation de calculs rénaux.
Par ailleurs, comme de nombreux produits saisonniers devenus « tendance santé », la groseille n’échappe pas à la récupération commerciale. Jus, poudres, extraits concentrés, compléments alimentaires — une industrie s’est emparée du fruit pour en faire un argument marketing, souvent à des prix bien loin de sa réalité agricole. Et c’est là que le consommateur, séduit par l’image d’un super-fruit miraculeux, se retrouve à payer cher un produit dont les bénéfices sont exagérés ou mal compris.
Il faut donc savoir rester lucide. La groseille n’est ni un poison, ni un élixir. Elle est un fruit, tout simplement, avec ses forces et ses limites. Son intérêt réside dans sa consommation modérée, variée, intégrée dans une alimentation équilibrée. La survaloriser ou la diaboliser serait faire preuve d’un manque de discernement qui, dans le monde de la nutrition comme ailleurs, finit toujours par desservir la santé.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Aminta Dia.
Mis en ligne : 21/04/2025
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