Trop, c’est trop ! Le peuple sénégalais, longtemps trahi par ceux à qui il a confié les clés de la République, mérite enfin vérité, justice, et reddition des comptes. Pourtant, un stratagème discret mais redoutablement efficace permet à de nombreux prédateurs économiques de se soustraire à leurs responsabilités : la double nationalité.
Ce statut, pourtant pensé pour faciliter l’intégration, la mobilité ou les échanges culturels entre nations, est devenu un abri juridique et logistique pour les voleurs en costume-cravate. Ceux qui pillent impunément les deniers publics, puis fuient dans un confort assuré, pendant que le citoyen sénégalais moyen peine à joindre les deux bouts. Ce n’est pas seulement une injustice. C’est un scandale national.
Posséder deux passeports, c’est pouvoir quitter le pays du jour au lendemain, sans visa, sans soupçon, sans entrave. Les douanes ne retiennent pas un “citoyen” quittant son pays, surtout quand il voyage sous son autre identité. Le délinquant à double nationalité planifie sa fuite dès les premières secousses judiciaires. Il sait que la République est lente à réagir, et que les rouages de la justice internationale sont, hélas, complexes et souvent inefficaces.
Pendant que les Sénégalais attendent des réponses, lui prépare déjà son nouveau départ, là où ses millions détournés l’accueilleront à bras ouverts.
Dans son pays d’accueil, notre voleur profite d’une nouvelle vie. Propriétés, investissements, création d’entreprises… tout lui est ouvert. Pas besoin de permis de séjour ni d’autorisation de travail. Il est citoyen ! Il n’est pas un réfugié, ni un exilé. Il est, légalement, un citoyen protégé.
Et que dire de l’imposition ? Les binationaux ne sont pas traités comme des étrangers. Ils bénéficient de taux avantageux, de réductions, d’un accès à tous les services sociaux, de facilités pour scolariser leurs enfants, se soigner, se déplacer… Le monde leur appartient. Mais avec l’argent du peuple sénégalais.
Lorsqu’enfin le pays tente de réagir, il se heurte à une montagne. Mandats d’arrêt internationaux bloqués, extraditions impossibles, coopérations judiciaires freinées par des lois protectrices… La deuxième nationalité devient un rempart contre la justice.
Ces mêmes hommes qui ont juré loyauté au Sénégal, qui ont juré de servir l’État se réfugient derrière leur seconde citoyenneté dès qu’il s’agit de répondre de leurs actes. L’indignation est totale. La duplicité est insupportable.
Le Sénégal ne peut plus se permettre d’être naïf. Nous devons repenser l’accès aux hautes fonctions de l’État. La double nationalité doit devenir un critère de vigilance renforcée. Non pas pour rejeter ceux qui l’ont acquise légitimement, mais pour empêcher ceux qui l’instrumentalisent de trahir notre nation.
Nous demandons que :
Toute nomination à une fonction publique sensible fasse l’objet d’une enquête approfondie sur les nationalités détenues.
La déclaration de nationalité devienne une obligation légale et publique pour les hauts responsables.
Les instruments internationaux d’entraide judiciaire soient activés systématiquement contre les binationaux délinquants.
Un registre national de reddition des comptes soit mis en place, traçant toutes les procédures liées aux crimes économiques.
Il est temps que l’État sénégalais se dresse fermement. Que la justice cesse de baisser les bras face aux barrières diplomatiques. Le peuple a droit à la justice, quelle que soit la nationalité de celui qui l’a volé. Il est temps de montrer que le Sénégal nouveau ne fait pas de cadeaux aux fossoyeurs de sa souveraineté.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Moussa Niang.
Mis en ligne : 23/04/2025
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