La justice ivoirienne a tranché. Tidjane Thiam, figure montante de l’opposition et président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ne pourra pas briguer la magistrature suprême lors du scrutin présidentiel prévu en octobre 2025.
Le verdict est tombé ce mardi 22 avril : l’ancien patron de Crédit Suisse a été officiellement radié de la liste électorale.
En cause, un contentieux lié à sa nationalité. Le tribunal a estimé que Tidjane Thiam avait perdu sa nationalité ivoirienne au moment où il avait acquis la nationalité française en 1987, s’appuyant sur une disposition du code de la nationalité datant des années 1960. Cette loi prévoit que tout citoyen ivoirien qui obtient une autre nationalité perd automatiquement la sienne — sauf dans le cas des binationaux de naissance.
Né à Abidjan, Thiam détenait la double nationalité jusqu’en mars dernier. Il avait alors renoncé à sa nationalité française pour se conformer aux exigences électorales de son pays d’origine. Ses avocats ont tenté de démontrer, documents à l’appui, qu’il avait acquis la nationalité française dès la naissance, par filiation paternelle. Mais ces arguments n’ont pas suffi à infléchir la décision judiciaire.
Ce revers judiciaire constitue un coup dur pour l’opposant, perçu comme le principal challenger du président sortant Alassane Ouattara. Il s’inscrit dans un contexte politique tendu où d’autres figures de l’opposition, dont l’ancien président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et l’ex-Premier ministre Guillaume Soro, ont eux aussi été écartées du processus électoral.
Alors que la présidentielle approche à grands pas, cette série de radiations soulève de vives inquiétudes sur l’inclusivité du scrutin et l’avenir du débat démocratique en Côte d’Ivoire.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 23/04/2025
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