Derrière les trophées, les sourires radieux et l’héritage inaltérable laissé au FC Barcelone, Andrés Iniesta portait une souffrance invisible. Dans un entretien poignant accordé au quotidien espagnol El País, l’ancien maestro du Barça se confie sur un aspect peu connu de sa carrière : sa lutte contre la dépression, vécue en plein cœur de l’âge d’or catalan. Un combat silencieux qui fait écho à la grandeur de ses performances sur le terrain.
Les années de gloire sous Pep Guardiola, avec une succession de victoires mémorables, semblent à première vue dénuées de failles.
Pourtant, derrière les éclats de ces triomphes, Andrés Iniesta cachait un mal intérieur profond. « Le football m’a rendu heureux, mais il m’a aussi servi de refuge face à une douleur que j’essayais de dissimuler », confie-t-il, brisant ainsi le tabou autour de ses années dorées. Ce témoignage révèle la facette humaine d’un joueur dont l’excellence sur le terrain ne suffisait pas à dissimuler ses tourments intérieurs.
Pour l’ex-milieu de terrain, le soutien psychologique a été un pilier essentiel. « J’avais des séances avec un psychologue, parfois en prenant quelques minutes d’avance avant chaque rendez-vous, et j’ai eu du mal à établir une relation de confiance au départ », raconte-t-il. Mais au fil du temps, cette démarche s’est avérée cruciale : « Trouver la bonne personne n’est pas facile, mais une fois que je l’ai trouvée, ça a été une étape décisive. »
Dans ces moments d’incertitude, Andrés Iniesta a trouvé un appui essentiel en Pep Guardiola, son entraîneur et mentor. « J’ai eu la chance de pouvoir partager mes préoccupations avec lui et le staff. Ils ont compris, et sans leur bienveillance, je n’aurais pas pu m’en sortir. » Un soutien rare dans un milieu de haute compétition où l’empathie laisse souvent place à la pression de la performance. Guardiola a même permis à Iniesta d’adapter ses entraînements en fonction de son état émotionnel, un geste d’une rare humanité dans le monde impitoyable du football professionnel.
Le départ d’Iniesta du Barça, en 2018, n’a pas été dicté par l’usure ou la contrainte, mais par une décision mûrement réfléchie. « Ici, j’avais tout, mais je savais que je devais partir au bon moment, par choix, pas par obligation », souligne-t-il. Une prise de décision qui témoigne de sa sagesse et de sa compréhension du besoin de se renouveler, même après une carrière aussi brillante.
Aujourd’hui, alors que le FC Barcelone se réinvente sous de nouveaux auspices — avec un parcours impressionnant en Liga, en Ligue des champions et en Coupe du Roi —Andrés Iniesta se montre optimiste : « Ce groupe a une âme, il vit sur le terrain. Ce n’est pas exagéré de parler de triplé. »
Le regard tourné vers l’avenir, Iniesta commence un nouveau chapitre de sa carrière, celui de l’apprentissage. « Je débute dans cette voie, mais j’aimerais devenir entraîneur », confie-t-il, fidèle à sa nature humble et passionnée. L’ancien numéro 8 du Barça, qui a incarné le football avec une profonde humanité, se prépare à transmettre les valeurs qui ont guidé sa propre carrière, prêt à influencer la prochaine génération de joueurs avec la même noblesse qui a marqué ses années en tant que joueur.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 23/04/2025
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