Dans une société où l’on s’attend souvent à ce que les drames personnels soient exposés pour susciter l’empathie, le cas de Kouthia interroge. Sa famille, d’une discrétion absolue, ne se livre pas. Aucun visage, aucun nom, aucun témoignage public : ni épouse, ni enfant, ni parent ne prend la parole pour alerter sur son état. Faut-il pour autant en déduire que son besoin d’assistance est moins urgent ?
Non. Et c’est précisément parce que cette famille choisit de rester dans l’ombre que d’autres voix doivent se faire entendre. Aujourd’hui, je m’exprime en leur nom, non par indiscrétion, mais par nécessité. Car derrière ce silence se cache peut-être la pudeur, la dignité, ou simplement l’impuissance face à un système qui n’écoute que ceux qui crient.
Kouthia a besoin d’une aide extérieure, et vite. Son état de santé nécessite une prise en charge que son entourage ne peut sans doute plus assumer seul. Mais doit-on attendre qu’un proche brise son mutisme pour agir ? La solidarité ne devrait pas être conditionnée par la visibilité d’une détresse.
Dans bien des cultures, la maladie est une épreuve que l’on traverse en intimité, sans appel aux dons ou aux caméras. Mais quand les moyens manquent, ce réflexe de réserve peut devenir un piège. C’est là que la communauté doit intervenir pas pour s’immiscer, mais pour tendre la main à ceux qui, par fierté ou résignation, ne la demandent pas.
Je ne prétends pas parler pour la famille de Kouthia, mais avec la conviction que nul ne devrait souffrir faute d’avoir su ou pu formuler une demande. Aux bonnes volontés, aux structures compétentes, aux anonymes capables de secours : agissez. Parfois, la charité la plus noble est celle qui ne réclame même pas de remerciements.
La discrétion n’est pas un refus d’aide. Et si la famille de Kouthia se tait, que notre mobilisation, elle, soit éloquente.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ngagne Demba.
Mis en ligne : 24/04/2025
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