À première vue, la nectarine s’impose comme une star de l’été. Sa peau lisse, ses couleurs chatoyantes, son goût sucré légèrement acidulé, tout semble la désigner comme un fruit modèle, digne de figurer en bonne place sur nos étals et dans nos assiettes. Mais derrière cette séduction immédiate, que cache réellement ce fruit tant apprécié ?
Sur le plan nutritionnel, difficile de nier ses atouts. Riche en vitamines A et C, en fibres, en antioxydants et en eau, la nectarine se présente comme un allié naturel de la peau, du système immunitaire et de la digestion.
Peu calorique, elle séduit les régimes minceur et rafraîchit les journées torrides. En somme, c’est un fruit qui coche toutes les cases d’un mode de vie sain. Il faut aussi souligner qu’elle s’intègre facilement à toutes sortes de recettes du smoothie matinal à la tarte du dimanche, en passant par les salades composées.
Mais tout n’est pas rose sous cette peau lisse. La nectarine, comme beaucoup de fruits à la chair délicate, est fragile et périssable. Son stockage et son transport nécessitent des conditions rigoureuses, ce qui contribue à un coût environnemental souvent négligé. Importée massivement hors saison, elle alourdit l’empreinte carbone de nos paniers.
Autre point sensible : les méthodes de culture. La nectarine fait partie des fruits souvent traités avec des pesticides pour résister aux ravageurs. Si elle conserve l’apparence d’un fruit « propre » en raison de sa peau lisse, cette même peau est également une barrière plus fine aux produits chimiques que celle d’une pêche, par exemple. Consommée sans être bio ou mal lavée, elle peut donc exposer le consommateur à des résidus peu recommandables.
Et puis, il y a cette tendance à vouloir rendre le fruit « parfait ». Dans de nombreux marchés, seules les nectarines bien rondes, sans tache et d’une couleur vive trouvent grâce aux yeux des distributeurs. Résultat : un gaspillage massif de fruits dits « non conformes » mais pourtant parfaitement comestibles.
Enfin, n’oublions pas le paradoxe de la nectarine : fruit d’été par excellence, elle est parfois disponible en hiver, au prix d’un dérèglement des cycles de production. Derrière cette présence artificielle, on retrouve souvent une pression sur les sols, les producteurs et la biodiversité.
Alors oui, la nectarine est délicieuse. Oui, elle a des vertus. Mais à l’image de notre rapport à la consommation, elle incarne aussi les excès d’un système qui privilégie l’abondance à la raison. Comme souvent, tout est une question de mesure : savourer une nectarine mûrie au soleil local, cueillie en saison, c’est honorer la nature. La consommer à outrance, hors saison et hors sol, c’est peut-être trahir sa promesse.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ousmane Diop.
Mis en ligne : 25/04/2025
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