Il est des moments où le silence aurait plus de dignité que certaines déclarations publiques. La récente sortie de Mansour Faye sur la TFM, évoquant sa sœur Marième Faye Sall et affirmant qu’il est victime d’une injustice, en est un parfait exemple. Il est tout de même surprenant, pour un homme qui a été au cœur de l’appareil d’État durant plus d’une décennie, de se poser en martyr dans une République qui réclame aujourd’hui plus de transparence et de justice.
Mansour Faye parle « d’humanité » pour justifier la sortie de l’ex-première dame, comme s’il s’agissait simplement d’un cri du cœur. Mais ce cri cache mal une tentative d’instrumentalisation émotionnelle pour détourner l’opinion de l’essentiel : la nécessité pour les anciens dirigeants de rendre compte de leur gestion. Il ne s’agit pas de haine ou de chasse aux sorcières, mais d’un impératif démocratique. Le peuple sénégalais veut des comptes, et personne – fût-il gendre de l’ex-président – ne devrait se croire au-dessus de la loi.
Il est également curieux d’entendre Mansour Faye affirmer qu’il n’a peur de personne, pas même d’Ousmane Sonko. Ce genre de propos musclés relève plus de la posture que du courage politique. Car le vrai courage serait d’assumer ses responsabilités, de se présenter devant la justice sereinement, et d’accepter que l’on n’est pas au-dessus du citoyen ordinaire, maintenant que les projecteurs se sont éteints et que les privilèges se sont évanouis.
Quant à l’appel lancé au président Diomaye Faye pour qu’il « prenne ses responsabilités », il traduit une confusion inquiétante : le rôle du président n’est pas de protéger les anciens puissants, mais de garantir l’indépendance de la justice. C’est cela, la rupture promise. Ce n’est pas au président d’interférer pour ménager tel ou tel dignitaire de l’ancien régime. Le Sénégal de demain ne se construira pas sur le déni, mais sur la reddition de comptes.
En définitive, Mansour Faye et consorts devraient comprendre que l’époque de l’impunité et de la protection par l’entre-soi est révolue. La nouvelle génération veut une République équitable, où les symboles ne couvrent plus les fautes. Que chacun, à commencer par ceux qui ont dirigé, rende compte. Ce n’est pas de l’acharnement, c’est de la justice. Et si la vérité est avec eux, alors ils sortiront grandis de ce face-à-face avec l’histoire.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Malick Ndiaye.
Mis en ligne : 26/04/2025
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