On les accueille avec enthousiasme, ces petits assistants du quotidien. Thermostats intelligents, caméras de surveillance, enceintes vocales, frigos connectés… Ils promettent tous plus de confort, de sécurité, d’économie d’énergie.
Mais derrière leur design épuré et leurs slogans rassurants, une question dérangeante persiste : sommes-nous en train d’ouvrir la porte de nos foyers à un espionnage déguisé ?
Car si ces objets sont « intelligents », ce n’est pas pour notre bien uniquement. Ils captent, analysent, stockent et envoient une quantité phénoménale de données personnelles. Nos habitudes, nos horaires, nos préférences, nos voix, parfois même nos visages. Et ces données, qui les détient ? Pas nous. Ce sont les entreprises qui les ont conçus Amazon, Google, Xiaomi, et consorts qui en ont la propriété et qui, trop souvent, les monétisent.
Le problème, c’est que la frontière entre aide technologique et intrusion invisible s’estompe. On dit « Alexa, allume la lumière », et on oublie que derrière cette commande se cache une oreille qui écoute en permanence. Même en veille. Et quand des fuites de données surviennent ce qui est de plus en plus fréquent, c’est notre intimité qui est mise à nu, nos conversations parfois les plus personnelles qui se retrouvent dans des serveurs qu’on ne contrôle pas.
On pourrait croire à de la paranoïa, mais les scandales récents prouvent que cette crainte est fondée. Des employés sous-traitants qui écoutent les enregistrements vocaux pour « améliorer le service », des objets piratables à distance, des applications mobiles qui activent micros et caméras sans consentement explicite… La fiction est dépassée depuis longtemps.
Le plus inquiétant ? Cette passivité collective face à ce glissement. Parce que c’est pratique. Parce que c’est moderne. Parce que ça « fait gagner du temps ». Jusqu’à quand sacrifiera-t-on la vie privée sur l’autel de la connectivité ? Si le confort devient la porte d’entrée du contrôle, il faudra tôt ou tard choisir : vivre plus intelligemment ou plus librement ?
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Marie Diop.
Mis en ligne : 27/04/2025
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