Dans un pays où la transformation numérique s’accélère à vive allure, il est temps de poser une question dérangeante mais essentielle : jusqu’à quand allons-nous fermer les yeux sur la vulnérabilité extrême de nos entreprises face aux cyberattaques ? Ce qui se joue aujourd’hui, ce n’est pas seulement la sécurité des données ou la continuité des services, c’est la survie même de notre tissu économique.
Tandis que le numérique propulse les ambitions de croissance, il expose en même temps nos failles béantes. Et les cybercriminels, eux, n’attendent pas qu’on soit prêts.
Les faits sont là, implacables. Que ce soit des sites d’information prestigieux ou des institutions financières d’envergure, plus aucun acteur n’est à l’abri. Des vagues de requêtes malveillantes, des fichiers clients siphonnés, des entreprises paralysées… Le paysage numérique sénégalais est devenu un véritable champ de bataille. Pourtant, combien d’entreprises s’arment réellement face à cette menace ? Trop peu. On avance encore avec une légèreté coupable, comme si le cyberrisque relevait de la science-fiction. Ce manque de préparation est un aveu d’imprudence collective.
Il est temps d’ouvrir les yeux : la cyberassurance ne doit plus être considérée comme une option de confort, mais comme un outil vital. Elle peut – et doit – devenir le filet de sécurité indispensable pour amortir les conséquences de ces attaques de plus en plus sophistiquées. Or, faute d’information, de pédagogie ou de volonté politique, cette solution reste largement ignorée. Et pendant ce temps, des centaines d’entreprises coulent en silence, incapables de faire face à l’onde de choc financière et réputationnelle. Cela ne peut plus durer.
L’État, les compagnies d’assurance, les organisations patronales : chacun doit assumer sa part de responsabilité. Il faut des campagnes nationales de sensibilisation, des primes adaptées aux réalités économiques locales, des incitations fiscales pour faciliter l’adoption de la cyberassurance, notamment par les PME. Il ne s’agit plus de sécuriser uniquement les systèmes, il faut sécuriser l’économie entière. Une entreprise non assurée, c’est un maillon faible dans la chaîne de la souveraineté numérique du pays.
Nous n’avons plus le luxe d’attendre. Il faut agir maintenant, massivement et collectivement. Ne laissons pas nos entreprises affronter seules une guerre qu’elles ne sont pas préparées à livrer. Le Sénégal numérique que nous voulons construire ne peut exister sans une protection robuste et solidaire. La cyberassurance, bien pensée et bien intégrée, est une arme de défense massive. Il est grand temps de s’en saisir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Amadou Thiam.
Mis en ligne : 28/04/2025
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