Après deux jours et demi de cavale, Oliver Hadzovic, un Français de 21 ans, s’est rendu dimanche soir à la police italienne à Pistoia, près de Florence. Accompagné d’un avocat et d’un proche, il a reconnu être l’auteur du meurtre d’Aboubakar Cissé, un jeune Malien poignardé à plusieurs reprises vendredi 25 avril dans la mosquée Khadidja de La Grand-Combe (Gard).
Une information judiciaire pour « meurtre avec préméditation et à caractère raciste ou religieux » a été ouverte, a annoncé lundi Cécile Gensac, procureure de Nîmes. Le transfèrement du suspect vers la France pourrait intervenir « dans quelques jours ou quelques semaines », a-t-elle précisé.
Le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, a salué la reddition du fugitif, mettant en avant la « détermination » des enquêteurs, qui ont mobilisé plus de 70 policiers et gendarmes. Selon les éléments de l’enquête, Oliver Hadzovic aurait filmé son acte, insultant la religion de la victime, renforçant la thèse d’un crime islamophobe. Toutefois, d’autres pistes, notamment celle d’une quête de notoriété, restent explorées.
L’arrestation a été saluée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Mais des critiques ont émergé, notamment de la part de Mourad Battikh, avocat de la famille Cissé, qui a dénoncé l’inaction initiale du parquet antiterroriste et du gouvernement. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a rejeté toute accusation de « deux poids, deux mesures », réaffirmant l’engagement des autorités contre toutes les formes de discrimination.
Inconnu de la justice jusqu’ici, Oliver Hadzovic aurait bénéficié de complicités pour quitter la France. Dimanche, une marche blanche organisée à La Grand-Combe a rassemblé plus d’un millier de personnes en hommage à Aboubakar Cissé. Le président Emmanuel Macron a fermement condamné « le racisme et la haine religieuse », exprimant son soutien à la famille endeuillée et aux musulmans de France.
Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 28/04/2025
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