La chanteuse Mia Guissé est attendue ce mardi à 12h devant les enquêteurs de la brigade de la cybercriminalité.
Cette convocation intervient à la suite d’une plainte déposée par Mame Matar Guèye, vice-président de l’ONG islamique Jamra, figure bien connue pour ses prises de position conservatrices sur les questions de mœurs dans l’espace public.
Selon M. Guèye, cette affaire ne relève pas d’un simple fait divers. Elle s’inscrit, affirme-t-il, dans une campagne plus large de dénonciation des « dérives publiques » de certaines personnalités artistiques. L’activiste religieux pointe du doigt certaines apparitions de Mia Guissé, qu’il juge « vulgaires », ainsi que des paroles de ses chansons, qu’il considère comme « contraires aux valeurs culturelles et religieuses du Sénégal ».
Cette nouvelle convocation ravive un débat récurrent et sensible au Sénégal : jusqu’où peut aller la liberté d’expression artistique dans un pays profondément attaché à ses traditions religieuses et culturelles ?
Depuis l’annonce de la plainte, les réactions fusent, en particulier sur les réseaux sociaux, où artistes, militants, et anonymes s’interrogent sur la portée réelle de cette affaire. Est-elle le signe d’une tentative de moralisation excessive de l’art, ou un nécessaire rappel aux responsabilités dans un espace public en constante mutation ?
L’interrogatoire de Mia Guissé pourrait bien devenir un moment charnière, révélateur des tensions croissantes entre création libre et régulation sociale.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 29/04/2025
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