Il faut oser. Vladimir Poutine l’a fait. Le président russe vient d’annoncer un cessez-le-feu de trois jours, du 8 au 10 mai, censé honorer les 80 ans de la victoire contre l’Allemagne nazie. Mais qui peut encore se laisser berner par ce théâtre cynique ? Derrière les drapeaux, les chants patriotiques et la grandiloquence des commémorations, ce que Moscou appelle une « trêve » n’est qu’une opération de communication creuse, indécente, et profondément insultante pour les victimes d’un conflit qu’il a lui-même déclenché et alimente sans relâche.
Un cessez-le-feu pour défiler, pas pour négocier. Vladimir Poutine ne cherche pas la paix : il cherche le silence des armes… juste assez longtemps pour faire défiler ses soldats sur la place Rouge, drapés dans une mémoire historique qu’il instrumentalise à outrance. Car c’est bien cela : une mise en scène, une récupération honteuse de l’héritage antifasciste de 1945 pour masquer les dérives impérialistes de 2024.
Pendant ce temps, les bombes continuent de pleuvoir sur l’Ukraine. Des civils meurent. Des familles fuient. Des enfants naissent dans les sous-sols des hôpitaux. Vladimir Poutine ne propose pas un arrêt du feu pour sauver des vies, mais pour sauvegarder son image. Son « hommage » aux soldats soviétiques n’a rien à voir avec la mémoire – c’est du calcul politique.
La trêve comme instrument de chantage. Le plus grave, c’est que ce cessez-le-feu s’accompagne d’un avertissement à Kiev : si l’Ukraine ose riposter, elle sera tenue pour responsable de la rupture. Vladimir Poutine inverse les rôles, se donne le beau rôle de l’homme de paix – mais avec le doigt sur la gâchette. C’est une insulte à l’intelligence collective, une manipulation grossière, comme l’a très justement dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Et les Nord-Coréens dans tout ça ? Comme si cela ne suffisait pas, le Kremlin a reconnu la présence de combattants nord-coréens aux côtés de l’armée russe. Cette annonce, glaçante, montre à quel point la Russie s’isole dans une logique de guerre à tout prix, s’alliant à des régimes totalitaires pour continuer une guerre qui n’a plus d’autre justification que la fuite en avant d’un régime acculé.
Le silence complice des puissants. Pendant que Poutine orchestre sa parade, la communauté internationale balance entre condamnations molles et intérêts diplomatiques. Macron parle de « pression accrue » à venir, la Maison Blanche évoque un « cessez-le-feu permanent » souhaité par Trump – mais où sont les actes ? Où sont les sanctions qui dissuadent ? Où sont les livraisons urgentes d’aide humanitaire aux Ukrainiens pris au piège ?
La paix ne se décrète pas pour le décorum. Elle se construit par la justice, la vérité et le désarmement réel.
Vladimir Poutine ne veut pas la paix. Il veut la victoire. Il ne suspend pas les armes pour la mémoire, il les range provisoirement pour mieux réactiver l’illusion d’un pouvoir fort et maître du temps. Tant que le monde cédera à ce simulacre de trêve, tant que les démocraties se contenteront de réagir timidement, alors les peuples continueront de souffrir sous les bottes des autocrates.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Laye Gueye.
Mis en ligne : 30/04/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
