Pendant des années, Ousmane Sonko et ses partisans nous ont abreuvés de slogans accusateurs : « Macky Sall a vendu le pétrole ! », « Le pétrole est déjà bradé ! », « Le Sénégal ne verra jamais les retombées ! ». Aujourd’hui, ironie du sort, ce même Ousmane Sonko, nous apprend que le pétrole, le gaz et les mines sont bel et bien là, et qu’ils rapportent des milliards. Où est donc passée l’indignation d’hier ? Où sont les vérités criées sur tous les toits ?
Quand on est dans l’opposition, tout est plus simple : dénoncer, accuser, rejeter la faute. Mais maintenant que vous êtes aux commandes, Monsieur Sonko, il faut cesser de pleurnicher et commencer à gouverner. Car depuis un an, ce gouvernement s’est installé dans un cycle perpétuel de lamentations, de plaintes et de discours creux. La réalité, c’est que vous ne savez plus où donner de la tête. Et le peuple, lui, n’en peut plus.
Le temps a révélé une chose essentielle : vous vous contredisez. Vous accusez l’ancien régime d’avoir vendu le pays, mais vous avouez aujourd’hui que des revenus sont bel et bien générés, même s’ils sont insuffisants. Alors quoi ? Macky Sall a-t-il bradé les ressources ou a-t-il laissé un cadre qu’il faut améliorer ? L’heure n’est plus aux slogans de campagne, mais aux actes. Et jusqu’à présent, ces actes tardent à venir.
La conférence sociale sur l’emploi, tenue à Diamniadio, aurait pu être une plateforme d’engagement fort, de décisions concrètes. Mais elle s’est transformée en une énième tribune de dénonciation. Ce pouvoir parle encore comme s’il était dans l’opposition. Il fustige des contrats sans dire précisément lesquels seront renégociés, ni quand. Il s’indigne des miettes perçues par l’État, sans dire pourquoi les engagements ne sont pas encore rompus. Où est la volonté politique ferme ? Où sont les décrets ? Les lois ? Les mesures urgentes ?
Le peuple sénégalais est fatigué des jeux de rôles. Il attend des solutions, pas des justifications. Il veut du pain, de l’eau, de l’électricité, du travail. Il ne veut plus de discours lénifiants sur la souveraineté économique sans effet concret dans sa marmite. Si vous n’êtes pas capables de répondre à cette exigence de base, alors ayez le courage politique de jeter l’éponge.
Renégocier les contrats, oui. Refonder la fiscalité, bien sûr. Mobiliser les ressources internes, c’est vital. Mais tout cela exige une stratégie, une méthode, une fermeté diplomatique. Pas des envolées populistes sans lendemain. Les mastodontes que vous dénoncez ne plieront pas devant des incantations. Il faut des actes posés, réfléchis, préparés. Pas des conférences de presse à effet d’annonce.
Il est temps que ce gouvernement sorte de son rôle d’accusateur public pour endosser pleinement sa responsabilité d’acteur de changement. Gouverner, ce n’est pas crier au scandale sur des décisions qu’on est désormais en position de corriger. Gouverner, c’est assumer, décider, transformer.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pierre Jean.
Mis en ligne : 01/05/2025
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