Un projet d’accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda est attendu dans les tout prochains jours depuis Washington.
Cette annonce a été faite jeudi par Massad Boulos, conseiller principal du président Donald Trump pour les affaires africaines. Ce futur accord s’accompagne de conventions bilatérales sur les minerais, impliquant des investissements occidentaux de plusieurs milliards de dollars dans la région.
« Lorsque l’accord de paix sera signé, l’accord sur les minerais avec la RDC le sera également, et un accord similaire, bien que d’envergure différente, sera conclu le même jour avec le Rwanda », a déclaré Boulos lors d’un entretien à Doha, la capitale du Qatar.
Ce processus de paix, soutenu par les États-Unis, intervient alors que les rebelles du M23 soutenus, selon certains, par le Rwanda gagnent du terrain en RDC, ravivant un conflit vieux de plusieurs décennies dans une région riche en ressources naturelles telles que le tantale et l’or. Kigali rejette toutefois toute implication dans le soutien à ce groupe.
Les gouvernements congolais et rwandais devraient soumettre, ce vendredi, des projets distincts d’accord de paix dans le cadre d’un processus diplomatique lancé à Washington la semaine précédente, visant à apaiser la situation dans l’est du Congo.
Le gouvernement de la RDC n’a pas encore réagi à la demande de commentaires formulée par Reuters.
À la mi-mai, une réunion est prévue à Washington entre le secrétaire d’État américain Marco Rubio et les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais, dans le but de valider une version finale de l’accord de paix, selon les précisions de Boulos.
Cependant, avant toute signature officielle, le Rwanda et la RDC doivent conclure des accords économiques bilatéraux avec les États-Unis, ouvrant la voie à d’importants investissements américains et occidentaux dans les mines congolaises ainsi que dans des projets d’infrastructure destinés à soutenir l’exploitation et la transformation des minerais, notamment au Rwanda.
« L’accord avec la RDC est de plus grande ampleur, car il s’agit d’un pays plus vaste, doté de ressources plus abondantes. Toutefois, le Rwanda dispose lui aussi de ressources considérables et d’un fort potentiel, notamment dans les domaines de la transformation, du raffinage et du commerce des minerais », a souligné Boulos.
D’après lui, plusieurs entreprises américaines et occidentales ont exprimé leur intention d’investir massivement dans la région dès que les accords miniers bilatéraux seront signés.
Boulos a par ailleurs précisé que la tenue d’une cérémonie de signature à la Maison-Blanche dépendra de la réponse des deux pays aux préoccupations sécuritaires exprimées par Washington. Il a notamment évoqué le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais et la fin du soutien de Kigali aux rebelles du M23. De son côté, Kinshasa devra répondre aux inquiétudes sécuritaires du Rwanda concernant les milices telles que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Un comité de suivi a été mis en place mercredi pour superviser les avancées vers l’accord de paix. Ce comité comprend les États-Unis, le Qatar, la France, ainsi que le Togo, représentant l’Union africaine.
Article écrit par : Yann Kabou
Mis en ligne : 02/05/2025
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