À 58 ans, Faure Essozimna Gnassingbé entame une nouvelle phase de sa carrière politique, désormais à la tête du Conseil nouvellement institué par la réforme constitutionnelle. Une transition qui le maintient au cœur du pouvoir exécutif, malgré un changement d’architecture institutionnelle.
Ce samedi 3 mai, l’Assemblée nationale togolaise a officialisé sa désignation comme Président du Conseil, conformément à l’article 47 de la Constitution révisée en mai 2024. Ce texte instaure un régime parlementaire, mettant fin à plus de six décennies de régime présidentiel depuis l’indépendance du pays.
Chef de l’Union pour la République (Unir), majoritaire avec 108 sièges sur 113, Faure Gnassingbé a été proposé au poste dès le 30 avril. Sa nomination a été entérinée lors d’une séance plénière du Parlement, en application directe des nouvelles dispositions constitutionnelles. « La désignation du Président du Conseil marque un tournant décisif dans l’ancrage de notre démocratie parlementaire », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Kodjo Adedze.
La cérémonie de prestation de serment s’est tenue dans la foulée devant la Cour constitutionnelle, actant son entrée officielle en fonction. En vertu de ses nouvelles prérogatives, le Président du Conseil devient le véritable détenteur du pouvoir exécutif : il préside le Conseil des ministres, nomme aux postes civils et militaires, conduit la politique intérieure et extérieure, et devient chef suprême des armées.
Le rôle de Président de la République, désormais honorifique, sera occupé par une personnalité élue par les deux chambres réunies en Congrès, également ce 3 mai. Ce poste symbolique visera à incarner l’unité nationale. Plusieurs noms circulent pour ce rôle, mais aucune annonce officielle n’a été faite à l’heure actuelle.
Cette transition institutionnelle, présentée par le pouvoir comme un acte de modernisation démocratique, est vivement critiquée par l’opposition. Pour ses détracteurs, il s’agit avant tout d’un subterfuge visant à prolonger le règne de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, grâce à une mainmise totale sur les institutions parlementaires.
Article écrit par : Badara Tall.
Mis en ligne : 03/05/2025
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