Élu avec 94,85 % des suffrages à l’issue de la présidentielle d’avril, le général Brice Clotaire Oligui Nguema s’apprête à prêter serment ce samedi 3 mai dans le stade d’Angondjé, au nord de Libreville. Cette cérémonie d’investiture, inédite par son ampleur, marque officiellement la fin de la transition entamée en août 2023, après le renversement du régime Bongo.
L’ancien chef de la Garde républicaine, devenu président de la transition, avait mis un terme à plus d’un demi-siècle de pouvoir familial. Après 19 mois aux commandes, il entamera ce samedi un mandat issu des urnes, dans un contexte de forte attente populaire.
L’événement se déroulera dans le stade de l’amitié sino-gabonaise, qui peut accueillir jusqu’à 40 000 personnes. Pour la première fois dans l’histoire du Gabon, une prestation de serment présidentielle se tiendra devant un aussi large public, les billets ayant été distribués gratuitement à la population.
Outre la prestation de serment, le programme prévoit des allocutions officielles, des performances artistiques, un défilé militaire et un concert populaire sur le front de mer de Libreville en soirée.
De nombreux chefs d’État africains feront le déplacement, parmi lesquels Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Mamadi Doumbouya (Guinée), Adama Barrow (Gambie), Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale).
Le président congolais Félix Tshisekedi est également attendu, tout comme Paul Kagame, selon le chef de la diplomatie rwandaise. La France, quant à elle, sera représentée par le ministre délégué à l’Europe, Benjamin Haddad.
Dans la capitale, l’effervescence est palpable. Depuis plusieurs jours, des équipes de nettoyage s’activent le long des grands axes menant au stade. Les autorités gabonaises appellent les citoyens à faire preuve de civisme et à soigner l’apparence de leurs quartiers.
« Les habitants du Grand Libreville sont invités à accueillir dignement les invités de marque », a rappelé le ministère de l’Intérieur, en encourageant les riverains à participer aux travaux d’embellissement.
Malgré l’euphorie de l’investiture, Brice Oligui Nguema hérite d’un pays en proie à de lourds défis. Le Gabon, pourtant riche en ressources pétrolières, est confronté à une dégradation des infrastructures, à un chômage massif des jeunes avoisinant les 40 %, à un réseau électrique obsolète, et à une dette publique qui devrait atteindre 80 % du PIB d’ici 2025.
Pendant la transition, le nouveau président s’est engagé à restaurer la confiance et à relancer l’économie. Multipliant les chantiers et promettant une lutte implacable contre la corruption, il ambitionne de redonner un nouveau souffle à un pays en quête de stabilité.
Article écrit par : Amadou Baldé.
Mis en ligne : 03/05/2025
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