Au Ghana, le président John Mahama a pris des mesures disciplinaires à l’encontre de plus de 40 hauts responsables pour avoir omis de respecter l’obligation de déclaration de patrimoine, désormais au cœur du nouveau code de conduite mis en place pour lutter contre la corruption.
Cette annonce, faite le lundi 5 mai, marque le lancement officiel de sa stratégie de moralisation de la vie publique, quelques mois après le début de son mandat en janvier.
Les personnes visées comme membres du gouvernement, députés, personnel présidentiel, et même Mahama lui-même devront verser l’équivalent de quatre mois de salaire. Trois mois seront retenus à titre de sanction, et un mois sera reversé en don au Ghana Medical Trust Fund, aussi appelé « Mahama Cares » (Mahama se soucie).
Lors d’un discours prononcé au palais présidentiel à Accra, le chef de l’État a averti que tout contrevenant n’ayant pas régularisé sa situation de déclaration de patrimoine avant le 7 mai serait immédiatement révoqué.
La liste des responsables sanctionnés n’a pas été rendue publique, mais cette initiative s’applique à l’ensemble de l’appareil politique. Le nouveau code d’éthique interdit également les conflits d’intérêts, l’achat de biens publics par des responsables en fonction, ainsi que les cadeaux dont la valeur dépasse 20 000 GHS (environ 1 450 dollars). Les déplacements officiels sont désormais strictement encadrés.
Un portail en ligne anonyme est en cours de développement pour permettre aux citoyens de signaler les manquements à ce nouveau cadre éthique, en particulier en ce qui concerne la déclaration de patrimoine.
Cette politique de transparence survient dans un contexte économique difficile : après avoir fait défaut sur sa dette en 2023, le Ghana tente de restaurer la confiance des bailleurs et de l’opinion publique, largement ébranlée par des scandales de corruption sous les précédentes administrations, notamment celle de Nana Akufo-Addo.
Plusieurs ONG ont salué l’initiative. « Il s’agit de l’un des cadres éthiques les plus applicables jamais annoncés par un président ghanéen », a commenté Emmanuel Wilson Jr, de l’organisation Crusaders Against Corruption. Pour lui, l’obligation stricte de déclaration de patrimoine constitue un levier de transparence sans précédent dans l’histoire politique du pays.
Article écrit par : Soda Marème
Mis en ligne : 06/05/2025
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