C’est une décision qui en a choqué plus d’un : l’administration de Donald Trump, fidèle à son idéologie brutale et isolationniste, veut supprimer 555 millions de dollars de financements au Fonds africain de développement (FAD) et à d’autres institutions multilatérales africaines. La Banque africaine de développement (BAD), pilier essentiel du financement des infrastructures, de la santé et de l’agriculture en Afrique, se voit ainsi amputée d’un soutien crucial.
Un désastre ? Peut-être à court terme. Mais à long terme, et n’en déplaise aux alarmistes, c’est une formidable opportunité pour le continent africain.
Car soyons honnêtes : depuis trop longtemps, nos pays vivent sous perfusion. Nous avons intégré comme un fait inévitable que notre développement dépendait de la générosité ou des caprices des puissances étrangères. Nous avons courbé l’échine pour obtenir des subventions, accepté des conditionnalités humiliantes, et laissé nos ressources s’évaporer vers des continents plus riches. Le “partenariat” avec l’Occident s’est trop souvent résumé à un paternalisme déguisé et à une dépendance chronique.
Mais voilà que Donald Trump, dans son cynisme assumé, coupe court à cette mascarade. Il ne veut plus payer pour des projets climatiques, sanitaires ou agricoles qu’il juge « idéologiques » ? Très bien. Alors qu’attendons-nous pour prendre en main notre destin ? Cette rupture est un électrochoc salutaire. Elle nous oblige à ouvrir les yeux, à revoir nos modèles de développement et à construire enfin une souveraineté économique réelle.
Il est temps que l’Afrique arrête d’exporter ses ressources naturelles brutes pour ensuite importer des produits manufacturés hors de prix. Il est temps de renforcer l’intégration régionale, de financer nos propres banques de développement avec nos capitaux, de taxer les entreprises extractives et de lutter sérieusement contre l’évasion fiscale. Il est temps que les élites africaines cessent de faire la queue devant les ambassades et commencent à faire la queue dans les chantiers de l’avenir.
L’Afrique regorge de talents, de richesses, d’idées. Ce qu’il lui manque, ce n’est pas l’aide étrangère : c’est la volonté politique, l’unité stratégique, et le courage de rompre avec des décennies de soumission consentie.
Alors oui, paradoxalement, Donald Trump pourrait bien rendre un immense service à l’Afrique. En retirant le tapis sous nos pieds, il nous pousse à apprendre à marcher seuls. Et marcher, pour un continent jeune, créatif et fier, c’est déjà se préparer à courir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibrahim Serge.
Mis en ligne : 07/05/2025
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