La Cour d’appel de Dakar a rendu son verdict dans l’affaire très médiatisée opposant Cheikh Oumar Anne à Pape Alé Niang et Mody Niang, confirmant les peines pénales mais réduisant les dommages civils.
Selon le quotidien Les Échos, la juridiction a maintenu la peine de trois mois de prison avec sursis infligée en décembre 2024 par le tribunal correctionnel, tout en revoyant à la baisse les montants des dommages et intérêts à verser au plaignant.
Cheikh Oumar Anne, ancien ministre et ex-directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), avait poursuivi le journaliste d’investigation Pape Alé Niang pour diffamation, et l’analyste politique Mody Niang pour complicité, à la suite de la parution de l’ouvrage Scandale au cœur de la République : dossier du COUD. Dans ce livre, préfacé par Mody Niang, l’auteur accuse Cheikh Oumar Anne de malversations financières lors de sa gestion du COUD, s’appuyant notamment sur un rapport de l’OFNAC.
En plus des peines de prison avec sursis confirmées, la Cour a fixé à 5 millions de francs CFA – contre 10 millions en première instance – le montant que chaque condamné devra verser à titre de dommages et intérêts. Elle a toutefois maintenu l’amende de 200 000 francs CFA à leur charge.
À noter qu’une troisième personne avait initialement été visée dans cette affaire : Nafi Ngom Keïta, ancienne présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), dont le rapport aurait servi de base à l’ouvrage incriminé. Toutefois, rappelle Les Échos, le juge correctionnel s’était déclaré incompétent à son égard, en raison de sa non-comparution et de sa lettre de dispense adressée au tribunal.
Entre liberté d’informer et protection de la réputation, cette affaire de Pape Alé Niang relance le débat sur les limites de l’enquête journalistique au Sénégal, dans un contexte où les rapports entre presse et pouvoir restent sensibles.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 07/05/2025
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