La saga judiciaire autour de Farba Ngom, Tahirou Sarr et leurs complices pourrait connaître un rebondissement majeur. Selon des informations obtenues par Walf Quotidien, le procureur de la République adjoint près le parquet financier aurait saisi le juge d’instruction pour ordonner l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt de plusieurs personnalités. Parmi elles, on retrouve Cheikh Tidiane Seck, Ibrahima Bâ (fils de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ), Babacar Niang, Samuel Amète Sarr, Mamadou Sy, Wally Seck et Saliou Sylla.
Les révélations sur cette affaire, déjà bien complexe, laissent penser que de nouveaux protagonistes pourraient bientôt rejoindre le cercle des inculpés.
Le procureur viserait, selon ses réquisitions, non seulement les individus directement impliqués, mais aussi « toutes les personnes morales associées à Amadou Macky Sall ». Ces entités sont accusées de participer à un réseau de blanchiment de capitaux bien organisé, dont les ramifications politiques et économiques semblent s’étendre au-delà de ce que l’on imaginait.
Les charges qui pèsent désormais sur les suspects sont lourdes : « association de malfaiteurs en bande organisée » et « blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé ». Le parquet aurait demandé des mandats de dépôt pour tous les suspects mentionnés, accompagnés de mesures conservatoires sur les biens déjà identifiés. Cette évolution fait suite à l’analyse d’un rapport complémentaire de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), qui a permis de mettre en lumière un système financier particulièrement opaque.
Le nom d’Amadou Sall, fils de l’ex-président Macky Sall, figure parmi ceux des personnes suspectées. Plusieurs de ses proches et collaborateurs seraient eux aussi dans le viseur des enquêteurs, accusés d’être impliqués dans des transferts et des opérations de blanchiment de fonds douteux. Une figure clé de ce réseau financier serait Saliou Sylla, fondateur de l’entreprise « Ets Saliou Sylla ». Il est soupçonné d’avoir effectué des retraits de chèques injustifiés pour un montant total de 5,6 milliards de francs CFA, dont l’origine reste floue.
Ibrahima Bâ, pour sa part, serait impliqué via des sociétés-écrans, telles que la « Sci-Cts », dirigée par Cheikh Tidiane Seck. Ce dernier, ancien chauffeur de son père, aurait facilité l’achat d’un terrain à Ouakam en 2022 pour un montant de 400 millions de francs CFA. D’autres figures, comme Samuel Amète Sarr, également incarcéré dans une affaire distincte, sont liées à des transferts financiers suspects, dont un chèque de 200 millions de francs CFA.
L’enquête s’élargit également à des personnalités du cercle intime d’Amadou Macky Sall, comme Mahamadane Sarr, dont les transactions avec l’ex-président suscitent l’attention des enquêteurs. En outre, des transferts financiers importants, notamment impliquant Mamadou Sy et Wally Seck, sont sous surveillance.
Wally Seck, le célèbre artiste, pourrait bientôt se retrouver au cœur de l’affaire. Citée dans plusieurs documents d’enquête, sa participation à ces mouvements financiers pourrait lui valoir une inculpation. Si les accusations sont confirmées, l’image de l’artiste risque de souffrir gravement, bien que son entourage plaide encore pour la présomption d’innocence.
Le parquet financier devrait délivrer de nouveaux mandats de dépôt dans les jours à venir, annonçant ainsi une nouvelle phase d’intenses confrontations judiciaires. L’affaire, qui semble toucher aux plus hauts niveaux de l’État et du secteur privé, pourrait constituer un tournant dans la lutte contre l’enrichissement illicite au Sénégal. Le Palais de Justice de Dakar est donc prêt à vivre des semaines particulièrement tendues, marquées par des rebondissements dans cette affaire politico-financière complexe.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 07/05/2025
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