Lilian Thuram est de ces rares sportifs dont l’héritage dépasse largement les terrains de jeu. Né en Guadeloupe en 1972, Lilian Thuram s’est imposé comme l’un des plus grands défenseurs de l’histoire du football français.
Pourtant, c’est autant pour son engagement intellectuel et politique que pour ses exploits sportifs qu’il restera dans la mémoire collective.
Lilian Thuram commence sa carrière professionnelle à Monaco en 1990, avant de briller dans les plus grands clubs européens, notamment Parme, la Juventus de Turin et le FC Barcelone. Mais c’est sous le maillot bleu qu’il écrit l’une des plus belles pages du football français. En 1998, il marque deux buts décisifs contre la Croatie en demi-finale de la Coupe du monde les deux seuls de sa carrière en équipe nationale et contribue à offrir à la France son premier sacre mondial. En 2006, il est de nouveau finaliste de la Coupe du Monde, incarnant une génération dorée.
Avec 142 sélections, Lilian Thuram demeure encore aujourd’hui l’un des joueurs les plus capés de l’équipe de France. Sur le terrain, il était synonyme de rigueur, d’intelligence de jeu et de combativité.
Mais ce qui distingue véritablement Lilian Thuram, c’est son engagement en dehors du terrain. Dès la fin de sa carrière, il fonde la Fondation Lilian Thuram Éducation contre le racisme. Il devient une voix puissante contre les discriminations, prenant la parole dans les écoles, les médias, les institutions. Là où beaucoup de sportifs préfèrent se taire pour préserver leur image ou leurs contrats, Lilian Thuram choisit de déranger, de bousculer.
Il écrit plusieurs ouvrages, dont « Mes étoiles noires » (2010), dans lequel il rend hommage aux grandes figures noires de l’Histoire souvent oubliées ou invisibilisées. Son combat est constant : dénoncer le racisme systémique, promouvoir la diversité, et surtout, éduquer les jeunes générations à la pensée critique et à la tolérance.
Dans une époque où le sport est souvent instrumentalisé pour éviter les sujets qui fâchent, Lilian Thuram incarne une forme de courage intellectuel. Il dérange certains, bien sûr, mais c’est justement le rôle de tout véritable penseur engagé. Son regard est celui d’un homme qui a connu le succès mais n’en est jamais devenu prisonnier. Il aurait pu se contenter d’une paisible retraite dorée, mais il a préféré utiliser sa notoriété comme un levier pour le changement.
Lilian Thuram n’est pas seulement un champion du monde ; c’est un champion de la conscience. Son histoire nous rappelle que le sport peut être un vecteur d’émancipation, à condition d’être porté par des individus qui ont le courage de s’élever au-dessus des applaudissements faciles.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Yannick le Marseillais.
Mis en ligne : 09/05/2025
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