L’affaire impliquant Khady Thiam, connue sous le nom de Dabish Pro, soulève une vive controverse entre pratiques commerciales contestées et respect du droit à la vie privée.
Cette jeune entrepreneure, active dans la vente à crédit sur les réseaux sociaux, est aujourd’hui poursuivie pour avoir diffusé publiquement des images de clientes supposées défaillantes, soulevant ainsi des interrogations sur l’usage des données personnelles à des fins de pression commerciale.
Lors de son audition, elle a reconnu avoir publié ces photos sur Facebook, en affirmant l’avoir fait avec l’accord préalable des clientes concernées, via un contrat mentionnant cette clause. Elle insiste sur le fait que cette diffusion de données personnelles n’intervenait qu’en dernier recours, lorsque les clientes refusaient de payer leur dette ou de restituer le produit concerné, souvent des téléphones portables. Selon elle, il s’agissait d’une stratégie “consentie” et “préventive”.
Cependant, la législation sénégalaise sur la protection des données personnelles, encadrée notamment par la Commission de protection des données personnelles (CDP), ne reconnaît pas un tel usage du consentement. La simple signature d’un document ne légitime pas l’exploitation de données personnelles sensibles, surtout lorsqu’elles sont utilisées pour exposer publiquement des individus sur les réseaux sociaux de manière potentiellement stigmatisante.
Aujourd’hui placée sous mandat de dépôt, Khady Thiam sera jugée lundi prochain pour « collecte et diffusion illicites de données personnelles ». Ce procès pourrait marquer un tournant dans la manière dont les réseaux sociaux sont utilisés pour régler des litiges commerciaux ou exercer une pression en dehors du cadre légal.
Article écrit par : Claire Mendy
Mis en ligne : 10/05/2025
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