Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor… Sous un soleil généreux presque toute l’année, on pourrait croire que les Sénégalais échappent aux carences en vitamine D. Pourtant, la réalité est plus nuancée, voire inquiétante. Malgré l’abondance de lumière naturelle, les études montrent que les déficits persistent dans la population. Comment expliquer ce paradoxe, et pourquoi faut-il en parler ?
Au Sénégal, le soleil est souvent perçu comme une source inépuisable de vitamine D. Mais entre les habitudes culturelles (vêtements couvrants, travail en intérieur) et les recommandations légitimes de se protéger des UV intenses, l’exposition directe de la peau n’est pas si fréquente. Résultat : même sous les latitudes ensoleillées, le corps ne synthétise pas toujours assez de cette vitamine cruciale.
La vitamine D est pourtant indispensable : elle renforce les os, booste l’immunité (un enjeu majeur dans un pays où les infections respiratoires et le paludisme sévissent) et régule l’humeur. Une carence expose à des risques accrus de faiblesse musculaire, de fatigue chronique et même de dépression – des problèmes trop souvent attribués à d’autres causes.
Symptômes Silencieux, Conséquences Graves : Au Sénégal, où la médecine préventive peine encore à se généraliser, peu de personnes font le lien entre leurs maux et un manque de vitamine D. Pourtant, les signes sont là :
Fatigue inexpliquée malgré un sommeil suffisant, douleurs articulaires fréquentes, surtout chez les femmes et les personnes âgées, baisse d’énergie persistante, parfois confondue avec l’anémie.
Le Dr Aïssatou Diop, nutritionniste à Thiès, alerte : « Beaucoup de patients viennent pour des problèmes osseux ou une baisse d’immunité, et on découvre un déficit en vitamine D. Le soleil seul ne compense pas toujours, surtout chez ceux qui travaillent en bureau ou portent des vêtements longs. »
Que faire ? D’abord, briser le mythe : oui, le Sénégal a du soleil, mais cela ne dispense pas de vérifier son taux de vitamine D, surtout en cas de symptômes. Ensuite, adapter les solutions :
Exposition raisonnée : 10-15 minutes en milieu de matinée ou en fin d’après-midi, bras et jambes découverts, sans crème solaire (pour permettre la synthèse).
Alimentation ciblée : poissons gras (sardines, thiof), œufs et lait enrichi, peu coûteux et accessibles.
Au-delà des individus, les autorités sanitaires gagneraient à intégrer le dépistage de la vitamine D dans les bilans de routine, notamment dans les régions moins ensoleillées ou chez les travailleurs nocturnes. Car un déficit non traité, c’est une population plus vulnérable aux maladies et moins productive.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Rokhaya Sarr.
Mis en ligne : 10/05/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.