La BCEAO s’explique : Réglementation des fintechs en Afrique de l’Ouest - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 11/05/2025 05:05:40

La BCEAO s’explique : Réglementation des fintechs en Afrique de l’Ouest

Face aux inquiétudes croissantes autour du gel de plusieurs dossiers de fintechs en Afrique de l’Ouest, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) est sortie de son silence. En conférence de presse tenue ce vendredi 9 mai à Dakar, François Sène, directeur national de l’institution pour le Sénégal, a tenu à clarifier les raisons de ces blocages tout en affichant la volonté de la BCEAO de soutenir l’écosystème numérique en plein essor.

Selon M. Sène, les lenteurs observées ne relèvent pas d’une volonté de freiner le développement du secteur, mais découlent principalement de « lacunes importantes » relevées dans de nombreuses candidatures.

« La plupart des dossiers présentent des insuffisances notables nécessitant des corrections majeures », a-t-il déclaré. Sur plus de cent demandes reçues dans l’espace UEMOA, seuls neuf agréments ont été accordés, dont deux au Sénégal à Paydunya et Mikati.

Un taux d’acceptation faible, certes, mais qui ne traduit pas un refus de principe. Le directeur national a assuré que la BCEAO est « déterminée à accompagner les acteurs » pour leur permettre de répondre aux nouvelles exigences réglementaires. « Actuellement, quinze dossiers sont en instruction avancée et deux autres suivront. Le secteur est extrêmement dynamique. »

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Il a toutefois pointé du doigt les comportements de certains opérateurs qui déposent leurs dossiers tardivement, parfois à la veille de la clôture. « C’est regrettable », a-t-il souligné, appelant à plus d’anticipation de la part des porteurs de projets.

Entrée en vigueur le 23 janvier 2024, la nouvelle réglementation encadrant les activités des fintechs dans la zone UEMOA se veut rigoureuse. Objectif : sécuriser les opérations financières, lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, mais aussi protéger les utilisateurs de services numériques, notamment ceux utilisant la monnaie électronique via téléphone mobile. « L’un des objectifs majeurs est de protéger les déposants, leurs avoirs, surtout ceux en monnaie électronique, un levier essentiel d’inclusion financière », a rappelé François Sène.

Interrogé sur les craintes d’un coup d’arrêt au dynamisme du secteur, le responsable de la BCEAO se veut apaisant. « Il n’y aura pas de destruction de valeur. Les fintechs ont des partenariats solides avec les banques, et nous pensons qu’elles peuvent se conformer rapidement aux nouvelles règles. »

Le coût de la mise en conformité est estimé entre 10 et 100 millions de FCFA, selon la taille et la complexité des structures. Pour accompagner cette transition, la BCEAO entend s’appuyer également sur le concours des établissements bancaires afin d’éviter toute rupture de service et de garantir une transition harmonieuse vers un cadre plus sécurisé.

Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mis en ligne : 11/05/2025

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