À Libreville, les autorités gardent le silence. Mais selon Gabon Review, l’information est confirmée par des sources jugées « dignes de foi » : Sylvia Bongo Ondimba, l’épouse de l’ex-président Ali Bongo, et leur fils Nourredin ont été placés vendredi dernier en résidence surveillée dans leur domicile du quartier huppé de la Sablière. Une décision qui marque, selon plusieurs médias africains, un changement notable dans le traitement de leur dossier judiciaire.
Après près de dix-huit mois de détention dans des conditions opaques, ce transfert apparaît pour certains comme un premier signe d’apaisement. Au Burkina Faso, Le Pays évoque une « véritable bouffée d’oxygène » pour la famille, tandis que Gabon Review y voit un « tournant juridique important », symbole d’une « gestion plus équilibrée » du dossier.
Mais les poursuites restent entières. Gabon Actu prévient : cette mesure n’équivaut en rien à une relaxe. Détournements de fonds publics, corruption, faux et usage de faux… la liste des chefs d’accusation n’a pas été allégée. Pour Wakat Séra, l’épée de Damoclès reste bien suspendue au-dessus de leurs têtes, et Aujourd’hui au Faso assure que le duo mère-fils « n’en a pas fini avec la justice ».
Pourquoi ce changement maintenant ? Une question que se posent de nombreux journaux africains. Gabon Review note que ce revirement survient une semaine à peine après l’investiture du général-président Brice Clotaire Oligui Nguema. Une coïncidence que Le Pays juge « trop flagrante pour ne pas évoquer un lien de cause à effet ».
Wakat Séra, prudent, préfère évoquer des pistes : geste humanitaire du nouveau président soucieux de paraître magnanime ? Intervention d’un médiateur resté dans l’ombre ? Ou encore, hypothèse plus politique, un accord tacite entre le nouveau pouvoir et la famille Bongo ? Autant de spéculations qui témoignent du flou persistant autour de cette affaire.
Autre piste avancée : la pression internationale. Gabon Review suggère que ce transfert pourrait résulter de l’action d’un lobbying extérieur exigeant des garanties de respect des droits humains. Une position partagée par Le Pays, qui n’exclut pas que l’Union africaine ait discrètement joué un rôle, notamment après avoir levé ses sanctions contre Libreville.
À ce stade, rien n’est confirmé. Mais une chose est sûre : tous les regards se tournent désormais vers la prochaine étape judiciaire. Gabon Review conclut : « elle sera décisive pour éclairer l’opinion sur le fond de l’affaire ».
Le ciel, autrefois promesse d’évasion, est devenu menace. Toute la semaine passée, Port-Soudan, capitale administrative provisoire du pays, a été la cible de frappes de drones. Jusque-là épargnée par la guerre civile entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR), la ville stratégique de la mer Rouge bascule à son tour dans le chaos.
Le Monde Afrique dresse un constat sans appel : « plus aucune ville du Soudan n’est à l’abri ». Le quotidien décrit l’angoisse des habitants, les explosions en plein centre, les infrastructures visées. S’y ajoutent désormais les risques de pénuries et les perturbations dans l’acheminement de l’aide humanitaire, cruciale dans un pays où plus de la moitié des 50 millions d’habitants frôlent la famine.
L’armée du général Abdel Fattah al-Burhan, déjà mise à rude épreuve sur d’autres fronts, peine à contenir la menace aérienne. Si les drones sont utilisés depuis plusieurs mois dans ce conflit, les observateurs s’accordent à dire que l’attaque sur Port-Soudan marque une escalade. « C’est sans précédent par sa sophistication », confie un expert militaire au Monde Afrique. Un autre analyste est encore plus direct : « Les FSR veulent envoyer un message : nous pouvons frapper partout ».
Et le message a bien été reçu. En guise de conclusion, Le Monde Afrique résume le désarroi général dans une formule sombre : « C’est désormais chose faite ».
Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 12/05/2025
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