C’est un signal fort que Volodymyr Zelensky a envoyé ce week-end sur les réseaux sociaux : le président ukrainien a annoncé attendre Vladimir Poutine en personne, ce jeudi, en Turquie. Une rencontre entre Poutine et Zelensky qui, longtemps jugée impossible, semble désormais entrer dans le champ du réalisable. Un basculement que Le Monde qualifie d’« hypothèse désormais sur la table ».
Retour sur une séquence diplomatique qui pourrait redéfinir les rapports de force autour du conflit en Ukraine.
Tout commence à Kiev, où quatre figures majeures de l’Europe – Emmanuel Macron, Keir Starmer, Donald Tusk et Friedrich Merz – ont effectué un déplacement commun à haute portée symbolique. Les quatre dirigeants ont présenté à Moscou un ultimatum clair : un cessez-le-feu complet et inconditionnel, à mettre en œuvre dès ce lundi. Pour Le Soir, cette initiative coordonnée rappelle les grandes heures de la diplomatie européenne.
Pris de court, le Kremlin a réagi avec prudence et stratégie. Selon Le Figaro, Vladimir Poutine, fidèle à son image de tacticien, n’avait aucun bon choix : refuser l’offre et apparaître comme l’agresseur, ou l’accepter et perdre la face. Résultat : Moscou a choisi de relancer les frappes, tout en ouvrant la porte à des négociations. C’est dans ce contexte tendu qu’a émergé la proposition d’une rencontre entre Poutine et Zelensky sur sol turc.
En invitant son adversaire direct, Zelensky retourne l’échiquier. Il se présente comme le dirigeant le plus ouvert au dialogue, alors que la Russie ne respecte toujours pas la trêve proposée de 30 jours. Pour Le Guardian, cette rencontre entre Poutine et Zelensky, si elle a lieu, placera le président russe dans une position délicate : refuser reviendrait à fuir le dialogue, accepter serait admettre la pression occidentale.
Cependant, la prudence reste de mise. Comme le rappelle Le Soir, des discussions similaires avaient déjà été engagées à Istanbul en 2022… sans résultat. Les diplomates le savent : si cette rencontre entre Poutine et Zelensky se concrétise, elle n’aura de sens que si elle débouche sur des concessions réelles.
Sur le plan géopolitique, un gagnant émerge déjà : Recep Tayyip Erdoğan. En accueillant une éventuelle rencontre entre Poutine et Zelensky, le président turc se replace au cœur des négociations internationales. El Pais souligne combien cette opportunité renforce son image de médiateur, rôle qu’il ambitionne depuis le début du conflit.
À l’opposé, Donald Trump sort affaibli de cette séquence. Initialement favorable à la proposition européenne, il a finalement soutenu la contre-proposition russe, dans une tentative d’affaiblir l’Europe, selon The Washington Post. Une manœuvre qui n’aura pas les effets escomptés : pour Le Soir, c’est bien le dialogue entre Moscou et Pékin qui pèse, non la diplomatie américaine.
Le New York Times va plus loin dans son constat : « Trump n’est plus l’Américain le plus important ». Ce commentaire intervient alors qu’un événement historique détourne les regards : l’élection, jeudi, du premier pape américain, Léon XIV.
Dans une Amérique saturée de tensions culturelles, cette nomination pontificale crée une onde de choc. The New York Times y voit un rappel salutaire : trop d’évangéliques américains, juge-t-il, sont déconnectés de la profondeur historique du christianisme. L’élection d’un pape américain appelle à dépasser les clivages partisans pour renouer avec une vision spirituelle de long terme.
Et pendant que les réseaux sociaux s’interrogent sur la proximité du nouveau pontife avec le mouvement MAGA, le quotidien new-yorkais formule un vœu : « Si tout va bien, Léon XIV occupera la scène mondiale bien après que Donald Trump ait disparu de la vie publique ». Un espoir, aussi discret que symbolique.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 12/05/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
