L’excellence qui dérange : Femmes africaines en science - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Education | Par Maimouna | Publié le 12/05/2025 04:05:00

L’excellence qui dérange : Femmes africaines en science

Il est temps d’en finir avec l’hypocrisie. En Afrique, célébrer les femmes scientifiques se limite trop souvent à des campagnes de communication creuses, tandis que les vraies pionnières, comme Ndèye Maty Ndiaye, se battent seules dans l’ombre contre un système frileux, patriarcal et sous-financé. Lauréate du Prix L’Oréal-Unesco pour les femmes en science, Ndèye Maty Ndiaye incarne cette élite invisible qui prouve chaque jour que les femmes africaines en science ne sont pas des exceptions, mais des forces motrices pour le continent. Pourtant, leur combat reste trop souvent ignoré, minimisé, voire combattu.

Comment expliquer qu’une chercheuse de ce calibre doive encore courir derrière les moyens techniques pour faire avancer ses projets ? En 2024, est-il normal qu’une scientifique produisant des résultats reconnus à l’international peine à trouver des équipements de base dans son propre pays ? Pendant que certains parlent d’émergence, Ndèye Maty Ndiaye agit concrètement pour l’indépendance énergétique du continent, en développant des batteries écologiques à base de biomasse locale. Mais qui, au sommet des États, ose lui donner les moyens à la hauteur de sa vision ? Personne. Car dans les hautes sphères, on préfère miser sur les élites économiques que sur les cerveaux féminins qui innovent.

Le parcours de Dr Ndiaye est un affront vivant à toutes les structures mentales et sociales qui cantonnent les femmes africaines aux seconds rôles. Elle démontre que la compétence, la rigueur scientifique et l’engagement social peuvent coexister avec la maternité, le leadership et l’humilité. Cette physicienne sénégalaise n’est pas seulement un modèle. Elle est un avertissement : celui que l’Afrique ratera son rendez-vous avec le progrès si elle continue d’ignorer ou d’étouffer ses talents féminins. Le combat pour l’énergie verte est aussi un combat contre le conservatisme scientifique et politique qui bride les femmes.

Mais ne nous y trompons pas : l’ascension de femmes comme elle n’est ni linéaire ni garantie. Elle est le fruit d’un militantisme quotidien, d’un travail sans relâche, et d’un réseau de solidarité qu’elle a su tisser. À travers ses engagements, Ndèye Maty Ndiaye incarne une génération de femmes africaines en science qui refusent de quémander une place : elles la prennent. Et ce faisant, elles redéfinissent la place de la femme dans les STEM, non plus comme une exception, mais comme une nécessité stratégique pour le développement.

Face à l’urgence climatique, aux défis énergétiques et aux inégalités systémiques, ce sont ces femmes qu’il faut écouter. Elles ne demandent pas la charité, mais le respect, la reconnaissance et les moyens de changer le monde. Ndèye Maty Ndiaye n’est pas un produit de la chance : elle est le produit d’une volonté farouche, d’une excellence assumée et d’un rêve panafricain ancré dans la réalité. La véritable question est : l’Afrique est-elle prête à suivre le chemin qu’elle trace ?

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mbaye Niang.
Mis en ligne : 12/05/2025

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