Depuis la défaite de Macky Sall et la montée fulgurante du Pastef, une étrange épidémie semble frapper les rangs de l’APR : la lâcheté politique. Une fuite en avant, pathétique et dangereuse, orchestrée par ceux-là mêmes qui hier accouraient pour un poste, une nomination, un privilège. Aujourd’hui, à la moindre bourrasque, ils abandonnent le navire, trahissent leur camp et se réfugient derrière des prétextes grotesques. Le cas de Dieguy Diop incarne à lui seul cette décadence morale.
Comment peut-on se dire responsable politique et fuir au moment où le combat devient nécessaire ? Comment, après avoir profité de tous les avantages du pouvoir, peut-on s’offrir le luxe de la démission pour « convenance personnelle », alors que ses camarades sont jetés en prison sans jugement équitable ? Cette attitude ne relève pas de la lucidité, mais d’une lâcheté politique pure et simple. Ceux qui désertent aujourd’hui ne défendent ni des principes ni un avenir : ils sauvent leur peau, croyant que le silence les protégera.
Mais ils se trompent lourdement. Car cette machine judiciaire qui aujourd’hui s’acharne sur certains anciens dignitaires de l’APR ne s’arrêtera pas là. Elle s’alimente du vide, de la peur, du silence. En refusant de s’organiser collectivement pour faire face à ce qu’ils dénoncent comme une répression politique, ces anciens responsables offrent à Pastef un boulevard. Ce n’est pas la force de Sonko qui impressionne, c’est la faiblesse de ses opposants.
Dieguy Diop, et avec elle tous les fuyards de sa trempe, porteront la responsabilité historique d’avoir trahi dans les moments décisifs. Ce n’est pas Sonko qui les mettra politiquement à mort : ils se suicident eux-mêmes, lentement, en renonçant à lutter. Le courage politique, ce n’est pas de lever le poing quand on a le vent en poupe. C’est de tenir quand la tempête fait rage. Et aujourd’hui, l’APR vit sa plus grande tempête.
Il ne s’agit pas ici de défendre aveuglément Macky Sall ou son bilan. Il s’agit de refuser un système où l’alternance devient synonyme de vengeance, et où les responsables d’hier sont livrés à la vindicte sans défense collective. Se désolidariser à ce moment-là, c’est non seulement trahir ses amis, mais trahir l’idée même de responsabilité politique. Que reste-t-il d’un parti si, au premier coup dur, ses cadres fuient comme des rats d’un navire en feu ?
Le peuple sénégalais regarde, juge et retiendra. La lâcheté politique au Sénégal après la chute de Macky Sall est désormais un fait historique observable. Il est temps, pour ceux qui prétendent encore incarner une alternative, de se tenir debout. Car si l’APR veut exister demain, elle doit aujourd’hui cesser de fuir et commencer à résister.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Eve Sagna.
Mis en ligne : 12/05/2025
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