L’annonce de la nomination d’Ancelotti comme futur sélectionneur de l’équipe nationale brésilienne a été saluée comme un coup de maître sportif, mais elle a également déclenché une vive controverse en coulisses.
Tandis que la Seleção nourrit l’ambition de décrocher une sixième étoile mondiale, les conditions dans lesquelles l’entraîneur italien a été choisi suscitent aujourd’hui une véritable polémique au sein de la Confédération brésilienne de football (CBF). La nomination d’Ancelotti, si elle semble idéale sur le plan sportif, cache des enjeux bien plus complexes en coulisses.
Attendu à Rio le 26 mai, Ancelotti, actuel entraîneur du Real Madrid, devrait prendre les rênes de la sélection après la Copa América. Bien que cette décision soit accueillie favorablement par une large partie du monde du football, y compris en Italie, où la nomination d’Ancelotti est perçue comme un hommage à l’école des entraîneurs italiens, l’affaire prend un tournant différent au Brésil. En effet, plusieurs médias locaux affirment que le président de la CBF, Ednaldo Rodrigues, aurait précipité l’annonce de cette nomination pour des raisons davantage politiques que sportives.
La nomination d’Ancelotti intervient dans un contexte délicat, juste avant une audience judiciaire cruciale concernant la régularité de l’élection de Rodrigues à la tête de la fédération. Accusé de fraude électorale, Rodrigues aurait cherché à renforcer sa légitimité en officialisant rapidement l’arrivée de l’un des entraîneurs les plus titrés au monde. Cette précipitation a attiré l’attention, d’autant plus que le Real Madrid, toujours engagé en Ligue des champions, n’avait pas encore confirmé le départ de son entraîneur. Cette démarche inhabituelle a provoqué des interrogations, tant sur le plan sportif que politique.
Dans un climat tendu, le vice-président de la CBF, Fernando Sarney, a réagi en saisissant le Tribunal de justice de Rio de Janeiro pour suspendre les effets de l’accord validé par le Tribunal suprême fédéral (STF) qui maintenait Rodrigues en poste. Sarney réclame non seulement la destitution immédiate du président, mais également la convocation de nouvelles élections à la tête de la CBF. Il met en avant le « risque de préjudices graves et difficiles à réparer », notamment en raison du coût élevé du contrat d’Ancelotti et des conséquences financières d’un renversement de direction en pleine période contractuelle.
Ainsi, la nomination d’Ancelotti ne marque pas seulement un tournant sportif pour la Seleção, mais pourrait aussi devenir l’emblème d’une crise politique profonde au sein de la CBF. Alors que la fédération brésilienne se retrouve plongée dans un tourbillon judiciaire et institutionnel, l’arrivée de l’entraîneur italien pourrait bien peser lourd sur les tensions internes, renforçant la pression qui pèse déjà sur ses épaules avant même son arrivée officielle.
Article écrit par : Claude Yanga
Mis en ligne : 13/05/2025
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