La « Une » des journaux internationaux du mardi 13 mai 2025 - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 13/05/2025 09:05:18

La « Une » des journaux internationaux du mardi 13 mai 2025

C’est une tournée présidentielle aux allures de procession royale que Donald Trump entame aujourd’hui dans le Golfe. Selon le quotidien Le Temps de Genève, les trois pays hôtes — Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes unis — s’apprêtent à jouer le rôle de Rois mages, bras chargés de présents. Un geste hautement symbolique et intéressé, alors que le président américain entame son second mandat dans une atmosphère politique toujours plus polarisée aux États-Unis.

Les chiffres donnent le vertige : 600 milliards de dollars promis par l’Arabie saoudite, presque autant venant du Qatar, et plus du double annoncé par les Émirats arabes unis. Une pluie d’or destinée à séduire un président pour qui la diplomatie passe d’abord par la caisse enregistreuse. « Un deal est un deal », résume Le Monde à Paris, qui voit dans cette visite l’illustration parfaite de la doctrine Trump : faire des affaires, pas la guerre.

Pour Le Soir à Bruxelles, la confusion entre diplomatie et business est totale. Face aux impasses géopolitiques — qu’il s’agisse du dossier iranien, des relations israélo-palestiniennes ou des tensions avec la Russie — Donald Trump semble miser sur un effet d’annonce économique. Objectif : faire oublier les échecs politiques en affichant des contrats faramineux. « Peu importe s’il s’agit de paix ou de pétrodollars : un deal est un deal », insiste le quotidien belge.

Selon Le Figaro, l’administration Trump espère engranger jusqu’à mille milliards de dollars en investissements et accords commerciaux. Il s’agirait de contrats d’armement, de projets dans l’aéronautique, l’intelligence artificielle, les cryptomonnaies ou encore les métaux rares. Une stratégie de puissance par la prospérité, qui permettrait à Trump de rentrer au pays auréolé de succès commerciaux — et de faire oublier les revers diplomatiques.

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Mais cette tournée suscite aussi des crispations, notamment du côté d’Israël. La Croix note que l’État hébreu, grand allié historique de Washington, ne figure même pas au programme. Une absence qui fait grincer des dents à Jérusalem. Benjamin Netanyahu, autrefois enthousiaste devant les positions pro-israéliennes de Trump, s’inquiète désormais de ses revirements imprévisibles. Le président américain pourrait en effet donner son aval au plan arabe pour Gaza, soutenu par l’Égypte, la Jordanie et la France, voire tendre la main à l’Iran sur le nucléaire. Trois figures hostiles à Israël sont par ailleurs annoncées au programme de Trump : le président palestinien Mahmoud Abbas, le Syrien Ahmed Al Charaa et le Libanais Joseph Aoun.

Mais c’est un autre cadeau qui fait jaser la presse américaine : un avion d’une valeur de 400 millions de dollars que le Qatar envisagerait de mettre à disposition du président américain. The Washington Post tire la sonnette d’alarme. Le quotidien dénonce un geste qui soulève de sérieuses interrogations : sécurité, conflits d’intérêts, voire corruption. Surtout, ce don spectaculaire pourrait enfreindre la clause des émoluments de la Constitution américaine, qui interdit à un président de recevoir des cadeaux de gouvernements étrangers sans l’aval du Congrès.

Donald Trump a certes affirmé qu’il n’utiliserait pas l’appareil. Mais selon le Washington Post, des sources indiquent qu’il pourrait, à terme, en faire un usage personnel, relançant le débat sur les frontières de la légalité dans ses relations avec les puissances étrangères.

Pendant ce temps, les affaires familiales prospèrent à l’ombre des deals présidentiels. Le New York Times révèle que les fils du président, Eric et Donald Jr., multiplient les projets immobiliers et commerciaux dans la région. On parle de milliards de dollars d’investissements : un hôtel de luxe à Dubaï, une seconde tour résidentielle à Djeddah, deux entreprises de cryptomonnaies aux États-Unis, un complexe de golf au Qatar, et même un nouveau club privé à Washington.

Des projets qui, selon le Times, profiteront non seulement aux fils Trump, mais aussi au patriarche lui-même. Autant d’initiatives qui renforcent le flou entre affaires privées et responsabilités publiques — un mélange des genres devenu la marque de fabrique du trumpisme.

Au terme de cette tournée, Donald Trump espère revenir à Washington paré de milliards, de contrats juteux et de promesses d’investissements. Mais aussi lesté de polémiques, de soupçons de conflits d’intérêts et de la défiance d’un allié de poids : Israël. Une tournée diplomatique aux allures de foire commerciale, où les deals semblent valoir bien plus que les principes.

Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 13/05/2025

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