Un faux magistrat a été démasqué ce lundi au Palais de Justice de Dakar, à l’issue d’une opération menée par la Brigade des affaires générales (BAG) de la Division des investigations criminelles (DIC).
Âgé de 45 ans, Samba Cor Dia Fall a été déféré au parquet pour usurpation de fonction, usage de fausse qualité et extorsion de fonds, après s’être installé illégalement dans le bureau n°84 du tribunal où il se faisait passer pour un magistrat.
L’alerte a été donnée par une magistrate en poste à Kaolack, F.K. Diouf. Informée par son beau-frère, M. Diop — convoqué pour une prétendue médiation pénale — elle a rapidement compris qu’il s’agissait d’une manœuvre frauduleuse. En effet, aucun service officiel n’existe à cet effet dans l’organigramme judiciaire. Son signalement a enclenché une enquête qui a permis de lever le voile sur une opération d’escroquerie bien huilée.
Selon les premiers éléments, le faux magistrat convoquait des justiciables pour leur faire croire à des procédures imaginaires. Il leur proposait des règlements de litiges fictifs moyennant d’importantes sommes d’argent. À M. Diop, il aurait notamment exigé un million de francs CFA, promettant une clémence inexistante dans une affaire inventée de toutes pièces.
Une souricière a alors été montée avec l’appui du parquet. Lors d’un rendez-vous piégé, et en présence discrète d’un substitut du procureur, le faux magistrat a renouvelé ses menaces d’incarcération. Pris en flagrant délit, il s’est présenté comme « Président Samba Cor Dia Fall », alors même qu’il n’exerce aucune fonction judiciaire reconnue.
Confronté aux preuves — messages compromettants, témoignages et aveux partiels — le faux magistrat a d’abord nié, évoquant une aide rendue à un oncle magistrat. Il finira par reconnaître une « maladresse », selon ses mots, bien loin des accusations graves qui pèsent contre lui.
Le parquet a confirmé qu’aucun magistrat n’exerce sous ce nom, validant l’usurpation totale d’identité professionnelle. Un faux magistrat infiltré dans l’un des lieux les plus symboliques de l’autorité judiciaire : un cas qui pose des questions majeures sur les dispositifs de sécurité et de contrôle au sein même de l’institution.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 13/05/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
