C’est un témoignage glaçant que la chanteuse de RnB Cassie, de son vrai nom Cassandra Ventura, a livré ce mardi 13 mai devant le tribunal fédéral de Manhattan. Enceinte de huit mois, Cassie, l’ex-compagne du célèbre producteur Sean Combs, alias P. Diddy, a raconté pour la première fois à la barre les sévices qu’elle dit avoir endurés durant des années pendant le procès de P. Diddy.
« Il m’a filmée, droguée, humiliée », a-t-elle déclaré, la voix tremblante, face aux jurés. L’artiste accuse Combs de l’avoir soumise à une décennie d’abus physiques et sexuels, marquée par des pressions constantes pour participer aux « freak-off parties », des soirées organisées par le magnat du hip-hop où se mêlaient drogue, prostitution masculine et actes sexuels dégradants.
Dans une salle d’audience tendue, Cassie a détaillé les violences subies : « Il me frappait à la tête, me renversait, me traînait, me donnait des coups de pied. Il me frappait à la tête si j’étais à terre », a-t-elle lancé, évoquant des ecchymoses et des yeux au beurre noir. Elle affirme avoir été piégée dans cette spirale, incapable de dire non par crainte de représailles ou de la diffusion de vidéos compromettantes tournées lors de ces soirées.
En dépit de la gravité des accusations, la famille de Sean Combs a publiquement affiché son soutien. Ses sept enfants et leurs mères ont publié une déclaration commune : « Tu nous manques et nous t’aimons, papa. »
Cassie avait déjà intenté un procès civil en 2023 contre Combs, réglé en quelques heures à peine. Mais cette plainte avait ouvert la voie à une avalanche d’autres témoignages et à une enquête criminelle de grande ampleur. Elle est aujourd’hui la pièce maîtresse du dossier d’accusation qui présente Combs comme l’architecte d’un système d’exploitation sexuelle, usant de son influence pour contraindre des femmes à participer à des orgies violentes et humiliantes.
La défense, quant à elle, admet que l’artiste pouvait se montrer brutal, mais rejette catégoriquement les accusations de trafic sexuel. Son avocat, Teny Geragos, a tenté de désamorcer l’impact du témoignage en affirmant que les actes décrits étaient consensuels. « Vous pourriez penser qu’il est un abruti ou ne pas approuver son sexe pervers », a-t-il lancé aux jurés, « mais il n’est pas accusé d’être un abruti. »
En détention provisoire depuis septembre 2024, Sean Combs, 55 ans, a plaidé non coupable. Si le jury le reconnaît coupable, il encourt une peine allant de 15 ans de prison à la perpétuité.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 14/05/2025
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