Et si, un matin, la Terre ouvrait enfin la bouche pour parler ? Et si, au lieu de nous supplier de la sauver, elle nous suppliait simplement de partir ? De nous taire. De disparaître. Ce ne serait pas un caprice, ni une vengeance, mais une délivrance.
Car soyons honnêtes : à l’échelle de la planète, nous ne sommes pas les héros de l’histoire. Nous sommes l’interruption, la cicatrice, le déséquilibre. L’impact de l’humanité sur la nature n’a rien de poétique : il est brutal, permanent, souvent irréversible.
Depuis notre apparition, l’humanité s’est crue nommée gestionnaire de la nature, voire son propriétaire. Nous avons creusé, rasé, asservi, empoisonné. Les forêts sont devenues des meubles, les océans des poubelles, les rivières des égouts, les animaux des trophées. Et lorsqu’il ne restait plus rien à dompter, nous avons domestiqué l’air lui-même, en le saturant de gaz. L’impact de l’humanité sur la nature ne se mesure plus uniquement en chiffres, mais en silence : celui des espèces disparues, des écosystèmes effondrés, des sols morts.
Dans cette logique perverse, même la défense de l’environnement devient suspecte. Car souvent, elle est animée non pas par amour pour le vivant, mais par peur de perdre nos privilèges. On ne veut pas que la planète meure. On ne veut pas nous voir mourir avec elle. Alors on panique, on « sauve la planète », mais toujours à condition de préserver le confort, les profits, l’expansion. C’est une écologie de survie, pas une écologie de respect. L’impact de l’humanité sur la nature est ainsi maquillé sous des discours bienveillants, sans jamais être réellement affronté.
Mais la nature, elle, n’a pas besoin de nous. Elle a prospéré sans nous pendant des milliards d’années. Elle peut se régénérer, guérir, renaître à condition qu’on la laisse tranquille. Ce serait long, douloureux, mais possible. Sans nous.
Et si les catastrophes naturelles, les pandémies, les sécheresses, les incendies, n’étaient pas des punitions, mais des mécanismes d’autodéfense ? Comme un corps qui cherche à rejeter une infection. L’idée dérange, bien sûr. Elle heurte notre orgueil. Mais peut-être que la vraie arrogance est de croire que la nature nous attend, nous pardonne, nous aime. À force d’ignorer l’impact de l’humanité sur la nature, nous avons fini par nous croire au-dessus d’elle.
Il est temps de se poser une question que personne n’ose vraiment affronter : et si nous n’étions pas indispensables ? Et si, dans l’immense symphonie du vivant, nous étions la seule fausse note ? Non pas les sauveurs, mais le problème.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Yannick Faye.
Mis en ligne : 14/05/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.