Le député Guy Marius Sagna a lancé une alerte formelle au gouvernement à travers une question écrite adressée au ministre de l’Éducation nationale. Au cœur de ses préoccupations : de sérieuses anomalies dans le processus de recrutement de 2 000 enseignants, qui alimentent le malaise au sein du corps éducatif et suscitent l’indignation dans l’opinion publique.
Dans son courrier, l’élu du peuple évoque une vague de plaintes provenant de candidats recalés lors du recrutement de 2 000 enseignants. Plusieurs d’entre eux dénoncent des substitutions inexpliquées de leur nom sur les listes initiales.
Plus troublant encore, certains signalent des cas de « clonage administratif » sur la plateforme Mirador, avec des données personnelles – numéro de CNI, date de naissance, numéro de téléphone – attribuées à plusieurs postulants différents.
Autre motif d’inquiétude : la fermeture soudaine de la fenêtre de vérification des candidatures sur le portail officiel. Une mesure prise sans la moindre communication officielle, selon le député, qui en appelle à une clarification urgente du ministère.
Se référant aux propos du directeur des ressources humaines du ministère, Serigne Souhaibou Badiane, tenus sur la RTS le 24 janvier dernier – selon lesquels le recrutement était réservé aux professionnels de l’enseignement – Guy Marius Sagna pointe du doigt un profond décalage entre le discours officiel et la réalité constatée sur le terrain.
Il affirme avoir été saisi de cas où des enseignants formés, titulaires de diplômes professionnels, auraient été écartés au profit de candidats n’ayant pour seul bagage qu’un baccalauréat.
Face à ce qu’il qualifie de « graves manquements à l’équité », le parlementaire exige la publication exhaustive de la liste des 2 000 recrues, assortie des diplômes qu’elles détiennent. Une exigence de transparence, dit-il, indispensable pour restaurer la confiance dans un processus déjà entaché de soupçons.
L’affaire du recrutement de 2 000 enseignants tombe à un moment sensible, dans un contexte de fortes tensions autour des réformes du secteur éducatif. Le ministère reste, pour l’heure, silencieux.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 14/05/2025
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