La santé mentale des jeunes est aujourd’hui un enjeu majeur pour les sociétés modernes, mais elle demeure largement négligée dans de nombreux pays, dont le Sénégal. La jeunesse, souvent perçue comme une période de vitalité et d’énergie, traverse pourtant des crises profondes qui ne sont pas toujours visibles, mais qui peuvent avoir des conséquences dramatiques.
Les jeunes sénégalais sont confrontés à des défis économiques, sociaux et éducatifs qui fragilisent leur équilibre psychologique. Malheureusement, l’absence de structures adaptées et de ressources suffisantes pour soutenir leur bien-être mental aggrave cette situation.
Les chiffres récents sur les suicides parmi les jeunes sont alarmants. Nombreux sont ceux qui, accablés par le stress scolaire, les attentes sociales ou les difficultés familiales, se retrouvent dans des situations désespérées. Cette santé mentale des jeunes est trop souvent ignorée, voire stigmatisée, et les jeunes souffrant de dépression ou d’anxiété sont parfois laissés pour compte. Les symptômes, comme la perte d’intérêt pour les activités, la fatigue excessive ou les troubles de l’humeur, sont souvent banalisés, et peu d’efforts sont faits pour leur fournir un soutien adéquat.
L’un des problèmes majeurs réside dans la quasi-absence de psychologues dans les établissements scolaires et universitaires. Un grand nombre de jeunes sénégalais n’ont jamais accès à un professionnel de la santé mentale, et lorsqu’ils en ont l’occasion, la prise en charge reste insuffisante.
Pourtant, la santé mentale des jeunes mérite d’être un axe prioritaire dans les politiques publiques. Les écoles et les universités devraient être des lieux sûrs où les étudiants peuvent trouver des ressources pour mieux gérer leurs émotions et leur stress. Malheureusement, la réalité est toute autre, et la jeunesse sénégalaise est trop souvent livrée à elle-même.
Le silence autour de ces questions a des conséquences dramatiques. De plus en plus de jeunes choisissent de mettre fin à leurs jours, un acte qu’ils perçoivent parfois comme une issue face à un environnement oppressant et sans soutien. Ce phénomène tragique met en lumière l’urgente nécessité de prendre la santé mentale des jeunes au sérieux et de créer des programmes de prévention et de soutien qui soient accessibles et adaptés à leurs besoins. La mise en place de lignes d’écoute, de centres de soutien psychologique et de campagnes de sensibilisation pourrait contribuer à sauver des vies.
Face à cette situation, il est crucial que l’État sénégalais prenne conscience de l’ampleur du problème et investisse dans des solutions concrètes pour améliorer la santé mentale des jeunes. Des mesures doivent être mises en place pour permettre une prise en charge précoce des troubles psychologiques. De plus, une campagne de déstigmatisation de la souffrance mentale doit être lancée pour encourager les jeunes à parler de leurs problèmes sans crainte de jugement. En formant davantage de professionnels et en ouvrant des centres spécialisés, l’État pourrait aider à briser ce cercle vicieux de l’ignorance et du silence.
Enfin, il est essentiel que la santé mentale des jeunes soit abordée sous un angle global, intégrant les aspects sociaux, éducatifs et économiques. Les jeunes qui vivent dans des conditions de précarité sont particulièrement vulnérables aux troubles psychologiques. La prévention passe donc aussi par une amélioration des conditions de vie, un accès facilité à l’éducation et un soutien constant dans leur parcours académique et professionnel. L’avenir des jeunes sénégalais dépend largement de notre capacité à répondre à leurs besoins en matière de santé mentale.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Papé Diouf.
Mis en ligne : 14/05/2025
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