C’est une affaire aussi ubuesque que révélatrice qui s’est jouée à Diamaguène/Sicap-Mbao. Un faux gendarme, âgé de 36 ans, se présentant comme un membre du Groupe de lutte anti-drogue de la gendarmerie nationale, a été interpellé pour détention et usage de chanvre indien. Et l’ironie du sort ne s’arrête pas là : ce sont les conflits houleux avec sa colocataire qui ont fini par le faire tomber.
Tout commence par une querelle de voisinage somme toute banale. Selon les informations rapportées par L’Observateur, M. Mb vivait dans une atmosphère tendue avec sa colocataire, B. F. Le climat se dégrade lorsque le bailleur lui signifie un préavis.
Persuadé que la jeune femme est à l’origine de son expulsion, il laisse éclater sa colère : insultes, menaces, tension à son comble.
Le 4 mai, excédée et visiblement apeurée, B. F. se rend au commissariat de Diamaguène/Sicap-Mbao. « Mon colocataire, qui pense que je suis à l’origine de son expulsion, me menace de mort », déclare-t-elle aux agents, selon les propos relayés par L’Observateur. Une plainte est aussitôt déposée, suivie d’une convocation transmise par le biais du délégué de quartier. Un faux gendarme qui, malgré les sollicitations, ne daigne jamais répondre aux convocations : ni la première, ni la seconde.
La situation dégénère le soir du 10 mai. En pleurs, la plaignante retourne au poste de police, affirmant que son colocataire l’empêche désormais d’accéder à son logement, tout en la menaçant une fois de plus. Une équipe est immédiatement envoyée sur place.
Et c’est là que l’affaire prend une tournure surréaliste. Sur les lieux, les agents sont accueillis par une forte odeur de chanvre indien émanant de la chambre de M. Mb. En fouillant, ils tombent sur un sachet de chanvre en vrac et un joint entamé. L’homme, interpellé, reste calme et affirme être un agent du Groupe anti-drogue. Une affirmation rapidement contredite par les faits.
L’image projetée de ce faux gendarme s’effondre rapidement. Placé en garde à vue, il admet que la drogue retrouvée est destinée à sa consommation personnelle, mais continue de nier les accusations de menace de mort portées par sa colocataire.
Déféré au parquet ce lundi 12 mai, un faux gendarme devenu suspect devra désormais répondre de deux chefs d’inculpation : menaces de mort et détention de chanvre indien. Une histoire rocambolesque où un faux gendarme, loin du rôle de protecteur qu’il prétendait incarner, a été trahi par la fumée… et par la vérité.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 14/05/2025
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