L’Union africaine, censée incarner l’unité et la souveraineté des nations africaines, est aujourd’hui perçue comme une structure sans impact réel. Sa réaction molle face aux nombreux coups d’État qui ont secoué l’Afrique de l’Ouest Mali, Guinée, Burkina Faso, Niger illustre son impuissance chronique.
Elle condamne, suspend, puis s’efface, laissant les populations livrées à elles-mêmes. En lieu et place d’une autorité continentale forte, elle offre une bureaucratie lente, engluée dans des logiques de sommet sans suite.
Mais ce qui indigne le plus, c’est le silence stratégique de l’Union africaine face aux drames humains. Qu’elle reste muette devant les massacres au Soudan ou les exactions en Éthiopie démontre une absence totale de volonté politique. Elle préfère ne pas froisser les États membres, quitte à trahir les peuples. Ce mutisme n’est pas de la prudence diplomatique : c’est une lâcheté institutionnelle, systématique, presque méthodique.
Pire encore, l’Union africaine donne l’impression de protéger certains régimes autoritaires au lieu de les sanctionner. Elle côtoie sans scrupule des présidents qui modifient les constitutions à leur avantage ou répriment leur population. À force de ménager les puissants, elle s’est éloignée de son mandat premier : défendre les droits des citoyens africains et garantir la démocratie sur le continent.
Les Africains ne sont pas dupes. Ils voient que l’Union africaine ne les représente plus vraiment. Ce n’est pas une question d’image, mais de légitimité. Tant qu’elle refusera de se réinventer, d’agir avec courage et indépendance, elle restera ce qu’elle est aujourd’hui : un symbole vidé de son sens, complice par passivité d’un ordre politique injuste.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pierre Diouf.
Mis en ligne : 14/05/2025
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