Ce que beaucoup pressentaient depuis des mois est désormais acté : le divorce politique entre Barthélémy Dias et Khalifa Sall n’étonne plus personne. Cette séparation, loin d’être un simple désaccord passager, s’inscrit dans une dynamique de rupture amorcée depuis plusieurs années au sein de la coalition Takhawu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Barthélémy Dias n’a cessé d’aligner les mauvais choix stratégiques.
En tentant un rapprochement avec Macky Sall, à un moment où le président sortant était rejeté massivement par une large frange du peuple sénégalais, Barthélémy a non seulement affaibli sa légitimité mais a aussi conduit Takhawu à sa perte. Ce calcul politique hasardeux a coûté cher : une cuisante défaite à la présidentielle, suivie d’un score encore plus humiliant aux législatives. Le divorce politique entre Barthélémy Dias et Khalifa Sall est aussi la conséquence d’une erreur de jugement devenue impossible à ignorer.
Nombre de responsables au sein de Takhawu ont ouvertement dénoncé l’attitude de Barthélémy Dias lors des élections législatives. Il aurait, selon eux, imposé ses hommes sur les listes, opérant un verrouillage interne du parti. Cette méthode autoritaire trahit un excès de confiance et une suffisance politique qui ont fini par se retourner contre lui.
Barthélémy Dias, pourtant prompt à revendiquer une grande expérience politique, se retrouve aujourd’hui déchu : plus de mandat de député, plus de mairie. À force de croire qu’il pouvait tout contrôler, il a tout perdu. Le divorce politique entre Barthélémy Dias et Khalifa Sall acte une défaite bien plus profonde que celle des urnes : celle d’un homme qui n’a pas su écouter ni rassembler.
Cette séparation va indéniablement affaiblir davantage une formation politique déjà en perte de vitesse. L’appareil de Takhawu, vidé de sa substance, risque d’imploser. Barthélémy Dias, en rompant définitivement avec Khalifa Sall, se lance dans une aventure solitaire à haut risque, sans filet ni base solide. Ce divorce politique entre Barthélémy Dias et Khalifa Sall laisse derrière lui une organisation éclatée, des partisans déboussolés, et des rancœurs difficilement surmontables.
Khalifa Sall, de son côté, voit sa carrière politique s’inscrire de plus en plus dans le passé. Loin de constituer une force d’avenir, il aurait pu servir de figure de transition, permettant à Barthélémy de consolider un leadership plus pérenne. Mais au lieu de l’accompagner dans une retraite honorable et de reprendre l’appareil dans l’unité, Barthélémy a préféré la confrontation. Un choix périlleux, qui risque de lui coûter le peu de capital politique qu’il lui restait.
Le divorce politique entre Barthélémy Dias et Khalifa Sall dépasse la simple opposition entre deux hommes. Il révèle une fracture idéologique : d’un côté, ceux qui restent fidèles à certaines valeurs, à une vision sociale de la politique ; de l’autre, un homme qui semble plus préoccupé par sa propre ascension que par la cohésion d’un projet commun. Et ceux qui défendent ces valeurs ne suivront jamais Barthélémy dans cette dérive.
Ce divorce n’est pas qu’une séparation d’appareils, c’est le symptôme d’un échec plus profond : celui d’une politique sans boussole, sans humilité, sans vision à long terme. Et si l’on devait en tirer une leçon, c’est que la suffisance politique ne remplace jamais la constance, ni le sens du collectif.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibrahima Diouf.
Mis en ligne : 15/05/2025
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