Les ONG en Afrique, malgré leurs prétentions humanitaires, sont souvent perçues comme des instruments de domination déguisée. Leur présence, bien que justifiée par des missions d’urgence et de développement, soulève une question fondamentale : ne sont-elles pas devenues les agents d’un néocolonialisme moderne ?
À travers leurs interventions, les ONG en Afrique imposent des priorités souvent déconnectées des réalités locales, marginalisant ainsi les solutions endogènes.
L’une des critiques majeures envers les ONG en Afrique concerne leur influence disproportionnée sur les politiques locales. En s’imposant comme des interlocuteurs privilégiés des bailleurs de fonds, elles détournent l’attention des gouvernements africains, qui sont alors relégués à un rôle secondaire dans les décisions cruciales. Cette dynamique crée un déséquilibre de pouvoir où les voix africaines sont souvent réduites au silence, malgré l’existence de solutions locales adaptées.
Les ONG en Afrique prétendent souvent agir au nom de l’humanitaire, mais leur modèle de financement, basé sur des cycles courts et des projets ponctuels, ne fait que maintenir les communautés dans une dépendance chronique. Les résultats sont rarement pérennes, et les populations bénéficiaires, au lieu de se relever, sont maintenues dans une situation d’assistance continue. Cette situation alimente une critique légitime : les ONG en Afrique ne favorisent-elles pas, en fin de compte, une forme de dépendance plutôt qu’un réel développement durable ?
Il est également important de se demander si ces ONG, en s’impliquant dans des processus politiques locaux, ne jouent pas un rôle néfaste. Leur présence constante dans les affaires internes des États africains brouille les lignes entre action humanitaire et ingérence politique. Certaines ONG influencent des décisions politiques, parfois en soutenant des réformes qui ne bénéficient pas directement aux populations locales. Au lieu de favoriser une véritable souveraineté, elles renforcent des structures de pouvoir déjà fragiles.
Finalement, les ONG en Afrique doivent repenser leur approche. Si elles veulent être des alliées crédibles du développement, elles doivent se défaire de cette vision paternaliste et autoritaire, et donner la priorité aux voix et aux solutions locales. L’Afrique n’a pas besoin d’être sauvée, mais d’être respectée dans ses choix et ses stratégies de développement.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Famara Diédhiou.
Mis en ligne : 15/05/2025
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