Je suis une jeune femme dans la vingtaine. Mariée depuis un moment à un homme qui vit à l’étranger, j’avais tant rêvé de cette union, pleine de promesses et d’espoir. Mais ce rêve s’est transformé en un long cauchemar silencieux, un fardeau que je porte seule, dans l’indifférence totale de celui qu’on m’a appris à appeler “mon mari”.
Depuis notre mariage, il n’a jamais rempli ses devoirs d’époux. Aucune affection, aucun soutien financier, aucune attention, même lorsque je tombe malade. Pas un seul euro, pas un simple message de réconfort. C’est ma famille qui continue de m’héberger, de me nourrir, de me soutenir comme si je n’étais jamais sortie du giron familial. Pourtant, ces choses-là, on les avait longuement discutées avant de s’unir. Il avait promis. J’y ai cru. J’ai été dupée.
J’ai essayé de tout faire pour ne pas lui être un poids. J’ai supplié ma famille de ne pas lui imposer de dépenses ou de traditions coûteuses. Il n’a versé que la dot minimale exigée par la mosquée. Pas un franc de plus. Moi, je me disais : “Ce qui compte, c’est l’amour. Sey té ya Allah rek.” Je me suis mariée par amour, aveuglément, sans me douter que c’était peut-être la pire erreur de ma vie.
Aujourd’hui, je vis un mariage sans mariage. Il peut rester des mois sans me parler. Quand je prends l’initiative de le contacter, je suis ignorée. Nous n’avons aucun échange, aucune intimité émotionnelle. Je suis une étrangère dans ma propre vie de couple. Rien ne nous relie, si ce n’est ce mot vide : “époux”.
Et puis, il y a ce que je n’arrive même pas à dire à voix haute. Les violences. Celles qu’il me fait subir quand il revient au pays. Même dans l’intimité, il franchit des limites. Je préfère ne pas entrer dans certains détails, mais j’en ai peur. Ma dignité, il l’écrase. Ma voix, il l’étouffe.
Est-ce cela, le mariage ? Ce lien censé élever, protéger, rassurer ? Pour moi, il m’a tout pris. Ma paix intérieure, ma joie de vivre, ma confiance en moi. Tout ce que j’avais construit en moi s’effondre, jour après jour. Je n’arrive même plus à me concentrer sur mes projets, je me sens vidée, perdue, au bord du gouffre.
Je veux partir. Je veux vivre. Mais il refuse de me libérer. Nous ne sommes mariés que religieusement, pas civilement. Pourtant, il me tient en otage. Il me répète que seul lui peut me “donner” cette liberté, et qu’il ne le fera jamais. Pas par amour mais pour mieux m’écraser. Parce que me voir souffrir semble lui donner une forme de pouvoir.
De son côté, il mène une vie de célibataire. Il traîne sur des sites de rencontre, parle à d’autres femmes, projette de nouveaux mariages. Il ne se cache même pas. Et moi ? Je suis là, coincée dans un lien que je n’ai pas les moyens de rompre seule.
J’ai frappé à toutes les portes. J’ai consulté des hommes de foi, espérant une solution. Un espoir. Mais aucun d’eux ne veut porter la responsabilité d’annuler ce mariage religieux sans l’accord du mari. Même quand cet accord devient une arme contre moi.
Je n’écris pas cela pour me faire plaindre. J’écris pour exister. Pour que celles qui vivent dans le silence sachent qu’elles ne sont pas seules. Pour que peut-être, quelque part, une voix ose dire : ça suffit.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 15/05/2025
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