C’est une décision historique que vient de prendre la justice mauritanienne. Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien chef de l’État, a vu sa peine de prison passer de cinq à quinze ans en appel. Le motif : corruption et enrichissement illicite. Une sévérité saluée par Le Djély, qui parle d’une véritable « descente aux enfers » pour l’ex-dirigeant, tout en tirant « son chapeau aux autorités mauritaniennes ».
Pour le média guinéen, ce verdict pourrait faire école : « une première, susceptible d’inspirer d’autres pays ». Même tonalité du côté du Quotidien de Nouakchott, qui y voit « une avancée majeure dans la lutte contre l’impunité », à l’heure où la Mauritanie cherche à regagner en crédibilité sur la scène internationale. Reste à savoir si cette décision va réellement apaiser les tensions politiques, dans un pays où la frontière entre justice et stratégie politique reste délicate.
La tension entre Paris et Alger atteint un nouveau sommet. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé le renvoi de tous les agents algériens détenteurs de passeports diplomatiques ne disposant pas de visa en cours de validité.
Une mesure décrite comme « immédiate, ferme et strictement proportionnée ». Mais Tout sur l’Algérie (TSA) alerte : « la crise franchit le seuil de l’inconnu », rappelant que « les dernières lignes rouges ont peut-être été franchies » dans une escalade diplomatique sans précédent depuis soixante ans.
Du côté du Matin d’Algérie, on dénonce une stratégie de diversion du pouvoir d’Alger : « Plutôt que d’engager de véritables réformes structurelles, Tebboune agite le spectre de l’ingérence étrangère et instrumentalise la mémoire coloniale ».
Le journal en profite pour pointer la situation des libertés dans le pays, citant les cas de Boualem Sansal et de Kamel Daoud, tous deux visés par des mandats d’arrêt.
Ce dernier, installé en France, confie au Figaro : « L’Algérie a été colonisée par la France. Mais en faire le pain quotidien, cela veut dire que nous n’arrivons pas à fabriquer du vrai pain ». Un propos fort, à l’image du dilemme identitaire qu’il dit vivre : « Traître en Algérie, mauvais Arabe en France ».
Le Daily Nation consacre un dossier à un paradoxe de plus en plus criant : pourquoi la croissance économique en Afrique ne bénéficie-t-elle pas à ses populations ? Le journal kenyan soulève une réalité glaçante : les inégalités se creusent, notamment à cause du lieu de naissance, de résidence, mais surtout à cause du marché du travail.
Seuls 15% des emplois sont déclarés, et cette proportion continue de progresser… dans le mauvais sens. Dans le secteur formel, les écarts de salaire sont parmi les plus élevés au monde. Exemple frappant : en Afrique du Sud, un travailleur qualifié peut gagner cinq fois plus qu’un ouvrier non qualifié. Un déséquilibre qui compromet tout espoir de développement inclusif à long terme.
C’est une histoire insolite mais révélatrice de nouveaux trafics en Afrique. Selon Ivoire Matin, deux jeunes Belges de 19 ans ont été condamnés après avoir tenté de faire passer clandestinement 5000 fourmis protégées depuis une maison d’hôtes à Naivasha, à 90 km de Nairobi.
D’une valeur estimée à plus de 8000 euros, ces insectes étaient destinés à des collectionneurs et laboratoires en Europe et en Asie. Le Kenya Wildlife Service alerte : « Les trafiquants délaissent les grands animaux pour des espèces plus discrètes mais cruciales pour l’écosystème ».
Les deux Belges ne sont pas des cas isolés. Un Kényan et un Vietnamien ont également été interpellés récemment avec 400 autres fourmis. La contrebande animale se diversifie, à mesure que les filières traditionnelles sont mieux surveillées. Une menace méconnue… mais bien réelle pour la biodiversité.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 15/05/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.