Quand notre silence rend l'État impuissant : Trafic de drogue en pleine rue - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Fait divers | Par Maimouna | Publié le 15/05/2025 12:05:13

Quand notre silence rend l'État impuissant : Trafic de drogue en pleine rue

Il est devenu trop facile, au Sénégal, de pointer du doigt l’État chaque fois qu’un scandale éclate. Mais face à la montée inquiétante du trafic de drogue en pleine rue, notamment de substances comme le kush tristement surnommé « drogue du zombie » le citoyen lambda ne peut plus se réfugier dans le rôle de simple spectateur. Quand la criminalité s’installe dans nos marchés, dans nos quartiers et jusque dans nos pousse-pousse à café, c’est qu’un seuil de tolérance collective a été franchi. Et c’est inacceptable.

L’arrestation de treize ressortissants étrangers par l’OCRTIS dans le marché Castors à Dakar en est la preuve la plus récente. Derrière les vendeurs de café ambulants, en apparence anodins, se cachait un système bien rodé d’écoulement de drogue en pleine rue, utilisant les pousse-pousse comme couverture pour vendre du kush. Ces trafiquants, déguisés en travailleurs ordinaires, opéraient au vu et au su de tous. La question n’est donc pas seulement : « Que fait l’État ? » mais bien : « Qu’avons-nous laissé faire ? »

Oui, les forces de sécurité ont un rôle crucial. Oui, l’État a des responsabilités majeures. Mais tant que les mentalités resteront complices de la criminalité, aucune politique sécuritaire ne suffira. Qui achète ces drogues ? Qui ferme les yeux dans les quartiers ? Qui donne l’asile ou le silence aux criminels, souvent pour quelques billets ? Le trafic de drogue au Sénégal prospère parce que nous tolérons l’intolérable.

Ce qui choque davantage, c’est la sophistication de ce réseau. Un certain M. Diop, 41 ans, a été arrêté comme blanchisseur d’argent de ce trafic, utilisant le commerce de moutons Ladoum pour injecter les fonds illicites dans l’économie légale. Cela signifie que les trafics de drogue en pleine rue ne se limitent plus à des échanges discrets entre dealers : ils s’imbriquent dans nos circuits économiques, pervertissent notre tissu social, et corrompent la jeunesse.

Le kush n’est pas une drogue comme les autres. Ses effets sont destructeurs, ses conséquences dramatiques. Elle détruit les esprits, désocialise les jeunes et pousse certains à la folie. La surnommer « drogue du zombie » n’est pas une exagération. Et pourtant, cette substance circule toujours dans les rues, infiltrant les écoles, les marchés, les coins de rue. Que faut-il de plus pour déclencher une prise de conscience nationale ?

Ce n’est pas qu’une affaire de police. C’est une affaire de société. Les trafics de drogue en pleine rue survivront tant que les Sénégalais refuseront de regarder la réalité en face. Il faut dénoncer, refuser, boycotter, éduquer. Il faut que chaque citoyen devienne un rempart contre ce fléau.

Tant que nous ne comprendrons pas que la lutte contre le trafic de drogue en pleine rue commence dans nos foyers, nos écoles et nos consciences, nous perdrons cette guerre. L’État ne peut pas tout. Il ne pourra rien sans un sursaut citoyen. Ce pays, nous le perdons à petit feu. Et nous sommes tous, à des degrés divers, responsables de ce naufrage silencieux.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mamadou Kante.
Mis en ligne : 15/05/2025

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