Le sommet d’Istanbul, censé être une étape décisive vers la paix en Ukraine, a tourné court. L’absence remarquée de Vladimir Poutine a douché les espoirs d’un quelconque déblocage diplomatique. « L’absence de Poutine aux négociations d’Istanbul anéantit les espoirs d’avancée en Ukraine », titre le Times, qui relaie la colère du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ce dernier accuse le maître du Kremlin de saboter les discussions : « Nous ne pouvons pas courir le monde à la recherche de Poutine. C’est un manque de respect de la part de la Russie. Pas de rendez-vous, pas d’ordre du jour, pas de délégation de haut niveau. C’est un manque de respect », a-t-il dénoncé.
À Bruxelles, Le Soir souligne avec amertume que « les pourparlers de paix n’ont toujours pas commencé » et que « Vladimir Poutine n’a pas daigné se rendre en Turquie et s’abaisser à rencontrer Volodymyr Zelensky ». Du côté de El País, la charge est plus virulente encore : le journal espagnol associe Poutine à Donald Trump, les accusant tous deux de « torpiller les négociations à Istanbul ». Un paradoxe, selon le quotidien, puisque « c’est le président russe lui-même qui avait proposé la réunion »… pour finalement envoyer des émissaires « de second ordre ».
Même tonalité désabusée aux États-Unis, où The New York Times regrette que « les négociations de paix aient dégénéré en fanfaronnades et en confusion ». Donald Trump, fidèle à sa ligne, a déclaré de son côté : « Rien ne se passera tant que Poutine et moi ne nous serons pas rencontrés. » La diplomatie internationale semble ainsi suspendue aux caprices de deux figures controversées.
Pendant ce temps, en France, Libération consacre sa Une à Boualem Sansal, écrivain franco-algérien détenu depuis six mois. « Six mois de détention, les coulisses du scandale Sansal », titre le quotidien, qui dénonce un simulacre de justice et une condamnation à cinq ans de prison, dans un procès qualifié d’opaque. Selon le journal, l’auteur, malade et isolé, est pris dans les sables mouvants de la tension entre Paris et Alger. Il aurait pu être libéré début avril, mais le climat diplomatique s’est à nouveau tendu, prolongeant sa détention.
Dans un éditorial incisif, Alexandra Schwarzbrod déplore : « Le drame de Boualem Sansal, c’est qu’il s’est retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. » Un homme désormais piégé dans une joute diplomatique où les considérations humaines semblent secondaires. « Comment faire pour qu’aucun des deux présidents ne perde la face ? » interroge-t-elle, appelant à une mobilisation urgente pour libérer un homme qui, selon ses proches, « n’a jamais cessé d’aimer son pays ».
Enfin, une lueur d’espoir venue des États-Unis. C’est le quotidien suisse Le Temps qui relate cette avancée scientifique majeure : un nourrisson américain a reçu la toute première thérapie génique personnalisée au monde. KJ Muldoon, six mois, souffre d’un trouble génétique rare affectant l’élimination de l’ammoniac dans son organisme. Grâce à un traitement sur mesure conçu pour corriger une mutation spécifique dans son ADN, l’enfant affiche aujourd’hui une forme inattendue.
Le journal reste prudent : « Certes, l’enfant n’est pas considéré comme guéri », mais les résultats laissent entrevoir une révolution thérapeutique. « Cette innovation médicale majeure », écrit Le Temps, « offre l’espoir d’un traitement pour les 30 millions d’Américains atteints de maladies génétiques rares ». Et, peut-être demain, pour des millions d’autres à travers le monde.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 16/05/2025
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