La vérité qui dérange : Culte de la paresse au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Coumba Sagna | Publié le 17/05/2025 04:05:29

La vérité qui dérange : Culte de la paresse au Sénégal

Le culte de la paresse au Sénégal est devenu une véritable gangrène sociale, un mal rampant que beaucoup refusent de nommer par complaisance ou lâcheté. Pourtant, il suffit d’ouvrir les yeux : le pays est en train de se saborder, non pas faute de ressources, mais faute d’effort.

Les débats futiles sur les plateaux télévisés, les clashs inutiles sur les réseaux sociaux et l’indignation de façade ont remplacé le travail, la création et l’innovation. À force de discourir sans agir, nous étouffons toute dynamique productive.

Ce culte pernicieux s’ancre dans une idéologie toxique qui valorise la réussite sans sueur, sans mérite, sans effort. Dans cette société où le “teeki” (le raccourci miraculeux) est devenu un idéal, on préfère les combines à l’effort, les raccourcis à la rigueur, la tricherie à la compétence. Le culte de la paresse au Sénégal légitime ainsi toutes les dérives : détournements, corruption, parasitisme social et charlatanisme rampant. La médiocrité y est récompensée, pendant que l’excellence est moquée ou découragée.

Le drame, c’est que cette mentalité empoisonne même l’administration publique. La fonction publique, censée être un moteur de service et d’exemplarité, est trop souvent perçue comme une planque, un abri doré pour éviter les exigences du secteur privé. Résultat : inefficacité chronique, bureaucratie étouffante, et découragement des talents. Tant que le culte de la paresse au Sénégal ne sera pas combattu à la racine, aucun plan, aucune réforme, aucun discours présidentiel ne portera ses fruits.

Article Similaire

Le plus grave, c’est cette quête obsessionnelle du paraître : vêtements griffés, téléphones dernier cri, soirées luxueuses… tout cela financé non par le fruit du travail, mais par des moyens souvent douteux. On veut consommer comme dans les pays développés, sans fournir l’effort équivalent. Le culte de la paresse au Sénégal devient alors un frein majeur à la dignité, à l’émancipation économique et à la justice sociale. Il entretient une société de dépendants et d’assistés, au détriment des bâtisseurs et des travailleurs honnêtes.

Il est temps de briser ce cycle. Il est temps d’en finir avec cette glorification de l’oisiveté. Le Sénégal ne s’en sortira que si sa jeunesse se remet au travail, si la société réhabilite l’effort, l’artisanat, la rigueur et l’honnêteté. Le culte de la paresse au Sénégal est une impasse. Ce qu’il faut désormais, c’est une révolution morale, un nouveau récit national basé sur la valeur du travail. Sinon, nous continuerons de tourner en rond pendant que les autres nations avancent.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Yves Sagna.
Mis en ligne : 17/05/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top