Emmanuel Macron ne peut pas se représenter en 2027, mais il refuse de fermer la porte à un retour en 2032. Cette ambiguïté calculée, entretenue lors de son passage au 20 heures de TF1, en dit long sur l’état d’esprit d’un président qui, malgré les limites constitutionnelles, ne semble pas prêt à quitter définitivement la scène.
Interrogé sur un éventuel come-back en 2032, Macron a botté en touche avec l’habileté d’un homme qui maîtrise l’art de l’esquive. « Quand j’aurai fini [l’actuel mandat], je réfléchirai à la suite », a-t-il déclaré, refusant de clore le débat. Une réponse qui n’en est pas une, mais qui suffit à entretenir le mystère.
Pourtant, en coulisses, le ton est moins diplomatique. Lors d’une réunion à Saint-Denis en 2023, il aurait qualifié la limitation à deux mandats consécutifs de « funeste connerie ». Le mot est fort, et révélateur : Macron considère cette règle comme une entrave à son destin politique. À 49 ans en 2027, il aura encore des décennies devant lui. Et manifestement, l’idée de les passer dans l’ombre ne l’enchante guère.
L’histoire politique française regorge de dirigeants incapables de tourner la page. Nicolas Sarkozy a tenté un retour en 2016, François Hollande laisse planer le doute sur 2027. Macron, lui, semble déjà préparer les esprits à une résurrection en 2032. Dans son entourage, certains évoquent, mi-sérieux mi-rêveurs, un « retour de l’enfant prodige ».
Mais la France a-t-elle besoin d’un Macron bis ? Après dix ans de pouvoir (2017-2027), le pays mérite-t-il de revivre le même projet, les mêmes formules, les mêmes hommes ? La démocratie repose aussi sur le renouvellement. En s’accrochant à l’idée d’un retour, Macron donne l’impression de croire qu’il est irremplaçable. Une arrogance qui pourrait lui coûter cher.
Plutôt que de laisser planer le doute sur un hypothétique come-back, Macron ferait mieux de se concentrer sur deux priorités :
Assurer une succession crédible : S’il veut que son héritage lui survive, il doit permettre l’émergence d’une nouvelle génération macroniste, et non laisser son mouvement orphelin en 2027.
Respecter l’esprit de la Constitution : La limitation à deux mandats n’est pas une « connerie », mais une garantie contre l’usure du pouvoir. En la contournant mentalement, Macron prend le risque de passer pour un nostalgique du présidentialisme à vie.
Emmanuel Macron a marqué l’histoire de la Ve République. Mais un vrai leader sait aussi quand partir. En laissant planer le spectre d’un retour en 2032, il donne l’image d’un homme plus soucieux de son avenir que de celui du pays. La France n’a pas besoin d’un président qui se prend pour un éternel candidat. Elle a besoin de tourner la page, et peut-être… de l’oublier un peu.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jules Mendes.
Mis en ligne : 17/05/2025
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