X mois après la victoire : Le destin cruel des jeunes militants de Pastef - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Maimouna | Publié le 18/05/2025 12:05:15

X mois après la victoire : Le destin cruel des jeunes militants de Pastef

Ils étaient aux avant-postes, sillonnant les rues sous le soleil brûlant et les averses diluviennes. Bravant arrestations et intimidations, ils scandaient des mots de justice et de liberté. Ces jeunes militants du parti Pastef ont incarné avec passion le cœur battant d’un engagement politique intense. Certains ont perdu leur emploi, d’autres ont interrompu leur parcours universitaire. Quelques-uns ont même sacrifié leur liberté, parfois leur vie.

Aujourd’hui, alors que le pouvoir a basculé, que leurs convictions guident désormais l’action de l’État, un cruel paradoxe persiste : ces militants restent à l’écart, sans emploi, sans perspectives, souvent relégués à l’oubli.

Ils ne cherchent ni privilèges, ni faveurs. Leur question est simple, mais cruciale : quelle place pour l’insertion des jeunes militants de Pastef dans le nouveau Sénégal ? Certains possèdent des diplômes universitaires, d’autres maîtrisent des métiers artisanaux ou des compétences techniques. Ils pourraient intégrer les collectivités locales, les administrations, les ministères ou même créer des entreprises s’ils bénéficiaient d’un accompagnement adapté.

Mais la réalité est bien différente. Beaucoup vivent dans la précarité, confinés à commenter l’actualité sur les réseaux sociaux dans l’espoir d’attirer l’attention d’un décideur. D’autres deviennent des figures de rue, relayant leurs frustrations à travers des vidéos engagées, mais sans réel impact durable. Cette exposition virtuelle, aussi percutante soit-elle, ne remplace ni un emploi digne ni une reconnaissance institutionnelle légitime.

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Le combat mené ne peut se limiter à une victoire électorale. Il doit aussi prendre la forme de politiques publiques concrètes. L’insertion des jeunes militants de Pastef passe par la mise en place de dispositifs adaptés : formations professionnalisantes, programmes d’emploi, incubateurs d’initiatives locales, intégration dans les services publics. Il est temps d’ouvrir des passerelles entre l’engagement militant et l’action constructive au service du pays.

Il ne s’agit pas de distribuer des postes comme on distribue des médailles. Il s’agit de reconnaître une énergie citoyenne qui, loin d’être opportuniste, a su faire preuve de loyauté et d’endurance. Il est impératif d’instaurer un dialogue sérieux entre les autorités en place et cette jeunesse mobilisée. Car sans insertion réelle des jeunes militants de Pastef, le récit du changement risque de perdre son ancrage humain.

La lutte ne s’arrête pas à l’élection. Elle se prolonge dans la capacité à changer les vies. Ces jeunes, aujourd’hui désœuvrés, peuvent devenir les artisans du développement territorial, les relais de la gouvernance locale, les bâtisseurs du renouveau national. Encore faut-il leur tendre la main. Encore faut-il que le changement ne se contente pas de slogans, mais prenne chair dans des parcours de vie réhabilités.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Yves Sagna.
Mis en ligne : 18/05/2025

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