Le Lac Tchad disparaît, et avec lui des millions de vies qu’on sacrifie en silence. En cinquante ans, Le Lac Tchad a perdu plus de 90 % de sa surface.
Ce n’est pas une statistique anodine. C’est une condamnation à mort lente, brutale et silencieuse pour plus de 30 millions de personnes vivant dans la région. Et pourtant, l’inaction des gouvernements, des institutions africaines et internationales est assourdissante.
Le Lac Tchad, jadis l’un des plus grands d’Afrique, était le cœur battant d’un écosystème unique partagé par quatre pays : le Tchad, le Nigeria, le Niger et le Cameroun. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un fantôme de lui-même. Le changement climatique, bien sûr, est en partie responsable. Mais le facteur humain est tout aussi coupable : mauvaise gestion des ressources en eau, irrigation anarchique, absence totale de coordination régionale.
Résultat : des pêcheurs sans poissons, des paysans sans terre fertile, des éleveurs sans pâturages. Quand l’eau disparaît, la vie suit. Ce n’est pas de l’écologie abstraite. C’est une catastrophe à échelle humaine. La disparition du lac n’a pas seulement des conséquences économiques : elle alimente les conflits.
Boko Haram ne s’est pas implanté dans la région du Lac Tchad par hasard. Là où l’État est absent, où les ressources se font rares, le chaos prospère. Des milliers de jeunes privés d’avenir deviennent une proie facile pour les groupes armés. On parle de terrorisme, mais on oublie d’évoquer ses racines hydriques.
Combien de conférences internationales ont évoqué le « sauvetage » du Lac Tchad ? Des promesses, des millions annoncés, des plans pharaoniques notamment celui de transférer de l’eau du bassin du Congo jusqu’au lac. Mais sur le terrain, rien ne change. Les populations locales continuent de creuser dans la boue pour un seau d’eau. La politique spectacle remplace la vraie action.
Ce n’est pas un drame local. C’est un révélateur mondial. Car si on laisse mourir Le Lac Tchad, c’est qu’on accepte que des millions de vies africaines soient considérées comme négligeables. Cette disparition est une violence climatique, économique, et politique. Et elle est évitable. Ce qu’il faut ? Une volonté politique réelle. Une coopération régionale ferme. Des investissements dans des solutions durables : gestion raisonnée de l’eau, technologies adaptées, reboisement. Et surtout : écouter les communautés locales au lieu de décider à leur place depuis des bureaux climatisés.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mor Fall.
Mis en ligne : 19/05/2025
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