Le Gabon trahi : La libération d’Ali Bongo, une insulte à la justice - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 20/05/2025 12:05:25

Le Gabon trahi : La libération d’Ali Bongo, une insulte à la justice

Ce qui s’est passé au Gabon dans la nuit du 14 au 15 mai 2025 est tout simplement inacceptable. L’exfiltration de la famille Bongo, accusée de détournements massifs de fonds publics, dans un avion présidentiel angolais, sans aucun procès, sans aucune explication, relève d’un affront à la souveraineté gabonaise.

Comment un pays qui se dit en rupture avec l’ancien régime peut-il entériner une telle humiliation ? Comment un Président, censé incarner l’espoir et la justice, peut-il cautionner cette fuite en catimini ?

La justice gabonaise a été contournée, piétinée, ignorée. Les plaintes déposées contre Ali Bongo, Sylvia Bongo et leur entourage deviennent soudainement caduques, sans débat, sans audience, sans jugement. Et c’est depuis Luanda, non pas depuis Libreville, que le peuple gabonais apprend la nouvelle. Une gifle institutionnelle. Une gifle démocratique. Cette décision, imposée sans consultation, brise la confiance fragile entre les citoyens et ce pouvoir né de la transition.

La question est simple : à quel prix le Gabon a-t-il été réintégré dans l’Union Africaine ? Le deal est-il aussi obscur que cela : justice contre reconnaissance ? Libération contre normalisation ? Si tel est le cas, c’est une marchandisation de la dignité nationale. La transition devait être celle de la transparence et de la justice. Elle devient, au vu de cet épisode, le terrain fertile d’un nouveau clientélisme, où l’impunité change juste de costume.

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Ce n’est pas une affaire de politique ou de positionnement idéologique. C’est une question de principe. La République ne peut pas se construire sur le déni de justice. Elle ne peut pas se consolider sur des arrangements entre chefs d’État au détriment des citoyens. Le Gabon mérite des explications. Et les Gabonais qui ont souffert, protesté, parfois donné leur vie pour un État plus juste, ne peuvent pas être trahis aussi rapidement.

Ce n’est pas un caprice d’opposant, c’est un cri de républicain. Ali Bongo et les siens ne sont pas au-dessus des lois. Le Gabon n’est pas une arrière-cour diplomatique où l’on règle ses comptes à huis clos. Ce pays appartient à son peuple, et ce peuple exige justice. Rien de moins.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ame Baldé.
Mis en ligne : 20/05/2025

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2 commentaires
EstherEwo
Et si ce départ faisait partie d’un plan plus large pour tourner la page sans plonger le pays dans une guerre de revanche ? Parfois la paix exige des compromis douloureux.
Le 2025-05-20 15:47:02
Mboumba
Ce texte résume parfaitement ce que beaucoup d’entre nous ressentent. C’est une insulte à toutes les victimes du régime Bongo. On ne peut pas tourner la page sans avoir lu le livre.
Le 2025-05-20 15:45:58

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EstherEwo
Et si ce départ faisait partie d’un plan plus large pour tourner la page sans plonger le pays dans une guerre de revanche ? Parfois la paix exige des compromis douloureux.
Le 2025-05-20 15:47:02
Mboumba
Ce texte résume parfaitement ce que beaucoup d’entre nous ressentent. C’est une insulte à toutes les victimes du régime Bongo. On ne peut pas tourner la page sans avoir lu le livre.
Le 2025-05-20 15:45:58

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