Le sujet de la criminalisation de l’homosexualité fait à nouveau débat à l’Assemblée nationale. Ce lundi, le Collectif « And Samm Jikko Yi » a été reçu par les députés du groupe parlementaire Pastef, sur l’initiative de son président, Ayib Daffé.
Une rencontre que le coordonnateur général du collectif, Imam Babacar Sylla, qualifie de « franche et constructive ».
« Ils étaient plus d’une dizaine à nous écouter attentivement », raconte Imam Babacar Sylla. « Nous leur avons remis une copie de notre proposition de loi sur la criminalisation de l’homosexualité. Les échanges ont duré plus de deux heures. » Ce collectif souhaite ainsi remettre sur la table un texte déjà rejeté à deux reprises par les députés. « Nous ne voulons pas d’un troisième blocage », insiste-t-il.
Selon Imam Sylla, les parlementaires du Pastef se sont montrés ouverts à la démarche, mais souhaitent étudier le texte en profondeur avant de l’introduire officiellement à l’Assemblée. « Ils nous ont rassurés que leur position sur la criminalisation de l’homosexualité n’a pas changé. Ils ont simplement demandé un délai pour consulter leurs juristes », explique-t-il à L’Observateur.
Interrogé sur une date d’introduction de la proposition, le groupe parlementaire a préféré temporiser, évoquant la nécessité d’éviter toute pression extérieure sur ce dossier sensible. « Ils ne veulent pas s’engager sur une date pour ne pas subir de pressions, mais ils nous ont promis d’agir dans les plus brefs délais », ajoute Imam Sylla.
Les députés ont également assuré le collectif d’être régulièrement informé de l’avancée du processus. Par ailleurs, des amendements sont envisagés afin d’élargir le champ de la loi. Le collectif souhaite notamment intégrer des dispositions visant la promotion de l’homosexualité via les réseaux sociaux, les plateformes numériques et certains contenus audiovisuels diffusés au Sénégal.
« L’objectif est d’adapter le texte aux réalités actuelles et de donner à l’État les moyens juridiques nécessaires pour mieux contrôler certaines dérives médiatiques », précise Imam Babacar Sylla.
Depuis son introduction en 2021, cette proposition de loi sur la criminalisation de l’homosexualité divise profondément l’opinion publique sénégalaise. Ses partisans défendent la préservation des valeurs culturelles et religieuses, tandis que ses opposants dénoncent une menace contre les libertés individuelles et les engagements internationaux du pays en matière de droits humains.
L’Observateur note que cette relance intervient dans un contexte social particulièrement tendu, où tout positionnement politique sur cette question délicate peut avoir des répercussions majeures.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 20/05/2025
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