La « Une » des journaux africains du vendredi 23 mai 2025 - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 23/05/2025 09:05:02

La « Une » des journaux africains du vendredi 23 mai 2025

Le dialogue n’est pas totalement rompu entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Selon APAnews, il s’agit là de « premiers échanges », amorçant une forme de réouverture diplomatique entre deux blocs régionaux pourtant séparés depuis janvier par un retrait fracassant. Les discussions, à en croire l’Agence de Presse Africaine, ont principalement porté sur la situation sécuritaire, « marquée par la menace persistante du terrorisme ».

ActuNiger évoque de son côté des « premières discussions post-retrait sur fond de dialogue apaisé ». Une atmosphère constructive semble s’installer : malgré les divergences politiques persistantes, cette prise de contact a été qualifiée par les deux camps de « fraternelle et responsable ».

Au Burkina Faso, WakatSéra résume la situation d’un sobre mais évocateur « le dialogue se poursuit », tandis que Sidwaya rapporte que « l’AES et la CEDEAO se concertent ». Après des mois de tensions, ce climat d’ouverture marque un frémissement dans les relations entre les juntes militaires sahéliennes et l’institution ouest-africaine.

En République démocratique du Congo, c’est un séisme politique qui secoue Kinshasa. Le Sénat a voté la levée de l’immunité de l’ancien président Joseph Kabila, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires sans précédent contre celui qui a dirigé la RDC pendant 18 ans.

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« La commission spéciale décide de la levée des immunités de Joseph Kabila, autorisant des poursuites à son encontre », titre Actualité.cd. L’ancien chef de l’État est soupçonné de liens avec la rébellion de l’AFC/M23, groupe armé soutenu par le Rwanda, actif dans l’est du pays. Une accusation lourde, qui pourrait redessiner les contours du pouvoir à Kinshasa.

Pour APAnews, cette décision marque « un tournant majeur dans l’histoire politique de la RDC », mettant fin à l’intouchabilité de celui qui bénéficie encore du statut de sénateur à vie. Jeune Afrique parle d’un bras de fer judiciaire entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur, poursuivi pour « trahison, crime de guerre, crime contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel », selon la Haute Cour militaire.

Kabila, quant à lui, reste silencieux sur son sort, bien qu’il ait annoncé, en mars dernier, son retour imminent en RDC – une promesse restée lettre morte jusqu’à présent.

L’affaire suscite une vive émotion au Sénégal. Serigne Saliou Ndoye, chauffeur de taxi résidant au Texas, est détenu aux États-Unis après un incident survenu avec une passagère. Selon Pulse, tout serait parti d’une remarque anodine : le taximan aurait déclaré préférer écouter le Coran plutôt que de la musique. Un « malentendu culturel et linguistique », avancent plusieurs médias, qui aurait semé la panique chez la cliente.

Selon les premiers éléments, cette dernière aurait exigé de descendre immédiatement alors que le véhicule circulait encore sur l’autoroute. Le conducteur aurait refusé pour des raisons de sécurité. Un refus perçu par la passagère comme une tentative de séquestration.

Depuis, plus de 58 000 personnes ont signé une pétition en soutien à Serigne Saliou Ndoye. L’affaire a enflammé les réseaux sociaux au Sénégal. Une médiatisation excessive que déplore l’avocat Patrick Kabou, cité par SeneGo. Il appelle à la retenue : « Vous nous rendez la tâche difficile, très difficile même », avertit-il à l’intention des internautes. « Vos live sont exploités par la partie adverse (…) Fermez-la s’il vous plaît », lâche-t-il, sans détour.

Dans un climat régional marqué à la fois par les tensions géopolitiques et les bouleversements judiciaires, ces trois faits révèlent à quel point le fragile équilibre ouest-africain – entre gouvernance, justice et société civile – est plus que jamais à l’épreuve.TikTok est la preuve flagrante de la manière dont la Chine a astucieusement manipulé les masses.

Derrière la façade divertissante de l’application se cache un plan géopolitique bien orchestré, qui profite non seulement à la Chine, mais qui a surtout réussi à détourner l’attention de millions de jeunes à travers le monde, en particulier en Afrique.

Il faut d’abord comprendre un point fondamental : TikTok tel qu’il est utilisé en Chine n’a absolument rien à voir avec ce que le reste du monde connaît. Dans ce pays, l’application — appelée Douyin — est strictement régulée par le gouvernement. Ce n’est pas une plateforme de danse et de divertissement superficiel. Les contenus diffusés sont soigneusement sélectionnés pour promouvoir l’idéologie de la réussite collective, l’innovation technologique et le progrès économique. Au lieu de se perdre dans des vidéos banales ou des défis absurdes, les utilisateurs chinois sont constamment nourris de contenus qui les incitent à se dépasser.

Regardons maintenant ce qui se passe en Afrique : c’est ici que la Chine a véritablement réussi à détourner l’usage de TikTok à son avantage. Tandis qu’en Chine l’application sert d’outil d’élévation, elle devient dans de nombreux pays africains un puissant vecteur de distraction, voire d’abrutissement.

Ces contenus, bien qu’amusants, n’encouragent ni la réflexion, ni l’émancipation, ni l’élévation intellectuelle des jeunes. Ils les enferment dans une boucle de distractions futiles, contribuant à la dégradation de l’attention collective et à la perte de repères essentiels.

C’est là que réside la duperie : la Chine a parfaitement compris que, pour exercer une influence géopolitique sur les jeunes générations, il suffisait de les divertir avec des contenus creux.

Par ailleurs, les Occidentaux soupçonnent le Parti communiste chinois d’utiliser TikTok pour collecter massivement des données personnelles.

Certains gouvernements commencent à prendre conscience du danger. Des pays comme l’Inde, et même les États-Unis, ont exprimé leurs inquiétudes, pointant non seulement la question de la collecte de données, mais aussi la crainte que TikTok ne serve d’outil de manipulation à l’échelle mondiale.

Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 23/05/2025

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